Le feuilleton Marvel est aussi passionnant que regrettable à suivre: on sait très bien que Disney possède une force de frappe hallucinante qui éclipse bon nombre de projets cinématographiques bien plus intéressants mais chaque rebondissement détermine malgré tout le futur des blockbusters que l’on aura sur les écrans. Mais depuis quelques mois, Marvel est en pleine crise. Si, si, c’est vrai. Les séries se sont toutes vautrées les unes après les autres par leur qualité déplorable (à l’exception de Loki), et les films, mis à part un Gardiens de la Galaxie 3 qui bénéficiait d’une cohérence avec son propre univers, font de moins en moins parler d’eux, notamment le dernier venu, The Marvels. Le public a été habitué à y suivre un fil rouge à travers des personnages connus, mais Marvel persiste à servir des films sans conséquences malgré la sympathie de ses personnages.
Un long article de Variety le mois dernier a mis en lumière la situation de crise qui habite Marvel Studios depuis un certain temps. On y évoque le désir de faire revenir les anciens Avengers pour appâter les fans vers l’ancienne équipe mais le casting original n’est peut-être pas prêt à rendosser le costume. Le cas The Marvels est aussi abordé: la réalisatrice Nia DaCosta ne s’est pas gêné pour s’éloigner des dernières étapes de post-production, préférant enchaîner avec son projet suivant. Les fans hardcore ne sont pas très contents, alors que DaCosta est peut-être une des rares réalisatrices à être assez lucide sur sa place chez Marvel Studios: elle est pleinement consciente d’avoir faire un film de producteurs et d’avoir profité d’une opportunité de faire un film à gros budget en tentant d’incorporer ses idées sans se faire des illusions.
L’autre problématique, ce sont les affaires autour de l’acteur Jonathan Majors, dont les accusations de violences physiques (à priori ce n’était pas nouveau) ont surgi il y a quelques mois. L’acteur, qui incarne Kang, est censé assurer ce rôle dans les futurs films comme le nouveau grand méchant de la saga. Le procès n’a même pas débuté que Marvel commence déjà à réfléchir pour l’éjecter de la grosse machine sans que l’on ne sache encore comment (re-cast, nouveau méchant). Il est toujours navrant de voir à quel point le drame humain n’est qu’une simple histoire de gros sous et d’image de marque pour un gros studio.
Mais c’est surtout la question des séries Marvel qui va peu à peu subir un revirement. Jusqu’à présent destinés à alimenter la plate-forme Disney +, les séries du MCU étaient aussi un moyen d’introduire de nouveaux personnages et de poursuivre la trame principale. Problème: la qualité de ces séries n’est généralement pas au niveau. L’explication est simple: on sait depuis le début que Marvel Studios produit ses séries de la même façon que ses films. On a donc des scénaristes de films absolument pas rôdés à l’écriture de séries qui proposent, à deux-trois exceptions près, des histoires qui sont en fait des films découpés en plusieurs parties. Aucun showrunner n’est là pour assurer la cohérence de l’ensemble, ce qui donne une qualité discutable car nullement adapté au format sériel.
Et Marvel est en train de réagir: la série Daredevil Born Again, censé reprendre la suite de la série du même nom diffusé à l’époque sur Netflix, est désormais rebooté pour être repensé entièrement avec une équipe presque totalement remplacé. Une décision radicale, mais Marvel n’a pas le droit à l’erreur vu la popularité du personnage. Et la future série Echo, qui prend place dans un style également urbain, aura aussi droit à un traitement plus mature symbolisé par un label Marvel Spotlight pour mettre en avant des oeuvres plus adultes, moins connectés pour que ce soit auto-suffisant. On attend de voir.
[#anime] - Tengoku Daimakyou
La saison des animes de la rentrée 2023 bat son plein, marquée par la diffusion de l’épisode final de l’Attaque des Titans qui clôt une série animée longue de dix ans (oui déjà). Mais l’année 2023 aura aussi été marquée par la diffusion de Tengoku Daimakyou (ou Heavenly Delusion). Adaptation du manga A Journey Beyond Heaven, la série est réalisée par Production I.G, bien connu des amateurs d’anime pour plusieurs animes cultes comme Ghost in the Shell: SAC. L’histoire de Tengoku Daimakyou prend place dans un futur post-apocalyptique proche, après une catastrophe survenue 15 ans auparavant. On va alors suivre deux histoires en parallèle: d’un côté un groupe d’enfants vivant dans un centre isolé du monde extérieur qui sont observés par une organisation scientifique et de l’autre, un duo d’adolescentes, Maru et Kiruko (dont l’un ressemble étrangement à un des enfants du centre), qui parcourent ce monde désolé à la recherche d’un lieu nommé “Paradis”.
Dans les premiers instants, Tengoku Daimakyou ne surprend pas énormément, allant taper sur les plates-bandes d’un Last of Us pour l’aspect “road trip post-apo” en duo, avec un character design qui flirte avec le visuel des années 90, lorsque Otomo et son Akira avaient influencé bon nombre de mangakas. Mais très vite, l’anime se démarque pour trouver son style et son rythme. Tout d’abord par la mise en scène et certains choix scénaristiques. Nos deux héros Maru et Kiruko ont déjà vécu pas mal de choses et on découvrira leurs objectifs et leurs particularités assez vite. La série joue beaucoup sur ses mystères, distillant les révélations, et derrière la légèreté de certaines scènes et l’affection que l’on a pour les personnages, la réalité de l’univers rattrape brutalement le spectateur à plusieurs occasions, rappelant le drame humain qui se cache derrière chaque rencontre. On oublie de préciser que le monde est également envahi par des créatures dangereuses et mystérieuses. Une histoire qui oscille entre légèreté et premier degré, donnant quelques scènes fortes et parfois difficiles.
Mais c’est la trame globale qui est surprenante, en particulier dans sa façon de raconter ces deux histoires en parallèle. On se doute que l’objectif de Maru et le centre des enfants sont intrinsèquement liés, mais la réalité est bien plus complexe que ça, l’histoire s’amusant à donner de plus en plus de clés pour laisser au spectateur le soin d’interpréter pas mal de choses. Une sorte de puzzle à rassembler en arrière-plan sans jamais en faire l’enjeu principal du visionnage, et c’est ce qui rend l’anime aussi passionnant à voir: chaque rencontre du duo est l’occasion de développer, comme Last of Us peut le faire, un aspect survivaliste intéressant qui permet de mieux en mieux comprendre le background de la série et ce que ce monde a enduré. De l’autre côté, les mystères s’accumulent et ne sont jamais un frein à la compréhension du scénario, juste une petite friandise pour les amateurs de theory-crafting.
Et formellement, Tengoku Daimakyou est également d’une grande réussite. Si la partie dans le centre scientifique proposent un visuel sobre mais parfait pour retranscrire le côté clinique, les séquences post-apo sont quant à elles bien plus riches, plus sauvages dans les décors et les couleurs, avec un vrai souci du détail dans les décors. Les scènes d’actions sont prenantes et tendues, ne lésinant pas sur des scènes chocs pour accrocher le spectateur et donner envie de continuer. Pour l’instant nulle information sur une saison 2, l’histoire n’étant pas terminée, mais cette première saison figure déjà parmi les excellentes surprises de cette année.
Tengoku Daimakyou / Animée par Production I.G / Une saison (13 épisodes) disponible sur Disney +
[#jeu vidéo] - Alan Wake 2
En 2010 déboulait une exclusivité Microsoft du nom de Alan Wake. Le personnage principal du même nom est un écrivain de roman à succès mais qui n’arrive pas à trouver l’inspiration pour son futur ouvrage. Il part donc avec sa femme dans la petite ville boisée de Bright Falls, lointaine cousine de Twin Peaks. Sur place, sa femme se fait enlever par une force maléfique, l’Ombre Noire et les habitants du coin deviennent possédés par cette aura malfaisante pour tenter de tuer Alan. Il découvre par la même occasion les pages d’un manuscrit de roman qu’il aurait écrit et qui raconte point par point ce qu’il est en train de vivre. Il va alors combattre ces ombres et se sacrifiera en pénétrant dans l’Antre Noir, une dimension obscure d’où vient l’Ombre Noire, pour réécrire l’histoire et sauver sa femme, tout en restant coincé là-bas.
Alan Wake 2 reprend donc treize ans plus tard. On y incarne l’agent du FBI Saga Anderson, chargé d’enquêter sur une série de meurtres associée au rituel d’une secte. Le dernier meurtre va la conduire, elle et son coéquipier, dans la ville de Bright Falls où elle va se rendre compte que ces tueries sont liés à la disparition d’un écrivain de romans à succès du nom de Alan Wake, alors que celui-ci est toujours coincé dans l’Antre Noir durant toutes ces années.
Le studio Remedy a bien progressé depuis le premier épisode. Déjà à l’origine des deux premiers Max Payne dont Sam Lake (directeur créatif du studio et donnant son visage à l’un des personnages de Alan Wake 2) a servi de modèle pour le personnage de Max, Remedy s’est développé peu à peu en améliorant son style. Si Quantum Break n’aura pas spécialement marqué les esprits, c’est Control, sorti en 2019, qui aura permis de les remettre sur le devant de la scène, proposant une aventure singulière au milieu d’événements paranormaux et marqué par une réalisation mélangeant des vidéos live action et une direction artistique marquante. Ce qui devait devenir un jeu isolé s’est avéré être le point de départ du retour d’Alan Wake puisqu’on apprenait dans Control que le jeu se déroulait dans le même univers. Il est peu surprenant que ce second épisode s’amuse encore plus à développer cet univers particulier, entre X-Files, Stephen King et David Lynch.
Car ses influences sont encore plus évidentes quand on regarde la scénographie d’Alan Wake 2. Le jeu représente la quintessence du style “Remedy” puisque la notion d’horreur psychologique et de distorsion de la réalité est parfaitement retranscrite dans cet épisode. C’est là où Alan Wake 2 montre son plein potentiel et réussit admirablement à jongler entre des moments de folies souvent terrifiants, parfois absurdes, mais constamment réjouissants. La façon dont les éléments narratifs sont disséminés (dans les tags sur les murs, dans les silhouettes en superposition ou des projections de vidéos), l’idée de jouer sur la déformation de la réalité quand les décors ne sont pas aussi immuables que l’on pense: il y a une vraie maîtrise pour déstabiliser le joueur et créer une vraie tension rien que dans la progression dans les niveaux.
Car je ne l’ai pas encore dit mais le jeu se découpe en deux parties bien distinctes. Dans le monde réel, le joueur incarne Saga Anderson et devra enquêter dans Bright Falls et les alentours pour poursuivre son enquête et, on s’en doute, repousser une nouvelle fois des Possédés à coups de lampe-torche et de revolver. On aura à sa disposition un “palais mental”, une pièce de son esprit qui permet de retrouver toutes les informations glanées, avec un tableau d’enquête pour y replacer les indices récupérés. De l’autre côté, dans un New York halluciné et inquiétant, le joueur incarne Alan Wake, qui cherche à s’échapper de l’Antre Noir mais surtout à empêcher l’aura maléfique de modifier le monde réel pour le transformer en récit d’horreur. Une virée dans un cauchemar qui ne lésine pas sur les effets sensitifs marquants pour maximiser la peur. Une peur qui ne joue jamais sur le gore ou le glauque mais plutôt sur la surprise et l’immersion, même si Remedy a parfois la main lourde sur certains jumpscares. Et dans ce monde, Alan n’a pas de palais mental mais en qualité d’écrivain, il aura le pouvoir d’inventer une histoire pour progresser, voire même de modifier certains décors à la volée pour dévoiler de nouveaux passages. Un effet sacrément réussi.
Et ceci n’est que la partie émergée de l’iceberg tant Alan Wake 2 réserve beaucoup de surprises dans les 20h que compte l’aventure. L’aspect bourrin-action du premier volet s’est volatilisé, les affrontements sont bien moins nombreux mais plus stressants, et le jeu propose une réalisation graphique de haute volée. C’est bien simple, rarement la gestion de la lumière aura été aussi bluffante. Que ce soit le faisceau de votre lampe torche en plein milieu des bois sous une pluie diluvienne ou la simple traversée d’une forêt accompagnée de la lueur blafarde d’une fin d’après-midi brumeuse, les couleurs utilisés sont sublimes et tout est fait, grâce à sound design fabuleux, pour vous immerger comme il faut. La production du titre bénéficie d’un soin hallucinant, sans compter l’influence finlandaise assumée ainsi qu’une belle batterie de chansons, toujours assuré par les groupes Poets of the Falls, Old Gods of Asgards (qui font partie eux-mêmes de l’histoire) et d’autres groupes locaux. Bref, Alan Wake 2 crée la surprise à tous les niveaux. Alors même que le jeu n’est pas sans défauts (certains aspects peuvent paraître lourds, le gameplay action est juste ok), les choix radicaux et audacieux, toujours sur le fil, transforment Alan Wake en un grand jeu d’horreur et un des meilleurs titres de l’année, tout simplement.
Alan Wake 2 / Développé par Remedy / Sortie le 27 octobre 2023 / Disponible sur PC (Epic Game Store), Xbox Series X, PS5 (uniquement en dématérialisé) / Prix: 60 euros
[#film] - Simple comme Sylvain
Si Monia Chokri ne vous parle peut-être pas, c’est d’abord une actrice québécoise qui a débuté sa carrière chez Xavier Dolan pendant une bonne partie de sa filmographie comme Laurence Anyways ou Les Amours Imaginaires. En 2019, elle décide de passer derrière la caméra avec La femme de mon frère, puis Babysitter en 2022, avec des thématiques assez marqués sur les relations conjugales et un regard acéré sur l’amour en général, sur la façon dont cela évolue au fil des années. En 2023, Monia Chokri est une réalisatrice qui commence à compter, puisque le film qui nous intéresse, Simple comme Sylvain, a été sélectionné à Cannes dans la catégorie Un certain regard.
Simple comme Sylvain raconte l’histoire de Sophia, une professeure d’université qui profite d’une relation stable et d’une vie confortable, côtoyant un cercle d’amis qui partagent son amour pour la culture et la philosophie. Lorsqu’elle part à leur chalet d’été en vue de procéder à des rénovations, elle rencontre alors Sylvain, l’ouvrier en charge des travaux. Elle va complètement tomber sous le charme sensuel de ce personnage sincère, complètement différent des gens qu’elle côtoie au quotidien mais vivant l’instant présent.
On a donc la base d’une comédie romantique somme toute assez classique. Mais c’est sans compter sur le regard de Chokri et de sa façon de marquer la différence entre ces deux mondes. A travers des dialogues ciselées et n’hésitant pas à y aller frontalement, Simple comme Sylvain se suit comme une bulle de fraîcheur, alliant la mise en scène épanouie d’une comédie romantique légère et presque estivale avec des punchlines rappelant constamment la condition sociale de ces deux individus que tout oppose. Chacun profite de l’autre comme une éclaircie surprenante dans leur quotidien morose, cherchant à tout prix à construire un équilibre sur le long terme. Là où le film surprend, c’est dans l’évolution de la trame narrative, entreprenant de construire pour mieux déconstruire. On y voit la bienveillance du couple naissant, cherchant avant tout à bâtir leur bonheur, pour finalement faire de moins en moins de compromis et transformer l’idylle en une histoire plus juste, touchante et mélancolique.
Et les prestations des deux protagonistes, Magalie Lépine-Blondeau et Pierre-Yves Cardinal, sont parfaites pour incarner l’essence de ces deux opposés. L’accent québécois rajoute une touche de comédie sans le vouloir, se forçant à regarder les sous-titres pour capter les quelques expressions québécoises inévitables. On reste à regarder l’évolution de ce couple, on croise quelques visages connus, comme la réalisatrice elle-même, incarnant la meilleure amie de Sophia, et on évolue dans ces problématiques modernes. On passe par toutes les émotions avant de toucher une humanité folle dans les derniers instants. Une bien belle surprise.
Simple comme Sylvain / Réalisé par Monia Chokri / Avec Magalie Lépine Blondeau, Pierre-Yves Cardinal, Francis-William Rhéaume / Sortie au cinéma le 8 novembre
[#jeu vidéo] - Cocoon
Alors non, on ne parlera pas du film éponyme de 1985 de Ron Howard, mais bien du jeu vidéo sorti cette année, dont le titre évoque bien plus l’univers insectoïde que celui des maisons de retraites. Le jeu est développé par Geometric Interactive, dont c’est le premier jeu, mais l’un des développeurs principaux, Jeppe Carlsen, est déjà connu de la scène indépendante pour avoir participé au développement de Limbo et Inside. Cela fait plusieurs années qu’il a quitté Playdead pour partir travailler chez Cocoon, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on ressent un vrai travail de finition similaire, et un sens du game design bien particulier.
Cocoon vous met dans la peau d’un insecte au sein d’un univers fantastique, rempli de machines mécano-organiques et de créatures étranges. Peu d’indices donnent une explication sur cet univers, mais notre petit héros a un objectif, celui d’avancer vers son but quel qu’il soit. Cocoon n’est absolument pas un jeu narratif mais se concentre sur une immersion aux côtés de créatures bizarres mais toujours fascinantes. On y active des interrupteurs, on traverse des ponts, jusqu’à rencontrer ce qui fera la particularité du jeu: dans le premier monde désertique, vous trouverez un bouton étrange. En l’activant le petit insecte va se retrouver propulsé en dehors de ce monde qui est en fait contenu dans une orbe. Un univers entier enfermé dans un seul globe. Le joueur comprend petit à petit le concept du titre, puisque ce globe sert également de source d’énergie et une fois revenu dans le “vrai monde” il faudra en trouver d’autres. Autant de mondes qu’il y a de globes, que l’on pourra emporter dans un globe, lui-même contenu dans un globe…
Une vraie mécanique “inceptionesque” qui pourrait filer très vite le tournis si le jeu n’était pas suffisamment limpide. Fort heureusement, Cocoon est une merveille de game design: les énigmes sont suffisamment claires pour ne jamais bloquer le joueur trop longtemps. Malgré l’apparente complexité du concept, on se surprend à percuter assez vite tant les mécaniques sont simples à appréhender et qu’il faudra peu de temps pour expérimenter dans la bonne direction. Cocoon apprend au joueur comment gérer les outils que l’on a entre les pattes à la bonne vitesse, sans se presser, alors même que chaque univers rajoute une petite mécanique, comme celle d’activer ou non des piliers pour grimper d’un niveau ou révéler des chemins cachés. Evidemment, le gameplay consiste principalement à placer et déplacer des sphères, parfois à l’intérieur d’autres, et le jeu ne propose pas réellement de combats, exceptés quelques boss que l’on affronte surtout en esquivant leurs attaques et en cherchant à comprendre comment percer leur défense. Rien de réellement difficile en soi.
Mais Cocoon a la bonne idée d’être un jeu plutôt court, entre 4 et 5 heures, qui se renouvelle constamment. Il y a très peu de gras dans l’aventure, qui oscille entre les énigmes très bien conçus et les moments de fascination quand notre personnage survole un désert craquelé aux teintes verdâtres ou confronte une créature insectoïde menaçante. Le graphisme épuré fonctionne à merveille et privilégie l’accessibilité du gameplay en mettant en évidence les éléments importants pour avancer, sans jamais laisser de côté son univers foisonnant. Aucune interface ne viendra parasiter l’expérience et tout le gameplay se concentre sur une seule touche d’interaction. Et pourtant, tout est clair, tout est limpide. Un vrai petit tour de force pour un jeu de réflexion qui restera en mémoire.
Cocoon / Développé par Geometric Interactive / Sortie le 29 septembre 2023 / Disponible sur PC (Steam), Xbox Series S/X, PS4/5, Switch / Prix: 23 euros
Les films gratos du mois
Ce mois-ci: le réalisateur japonais Ozu est à l’honneur sur Arte, avec une bonne partie de sa filmographie disponible. Un réalisateur qui a connu son heure de gloire dans les années 50-60. Côté France.tv, les trois premiers films L’attaque des Titans qui condense les épisodes de la série, accompagné de deux films de Ridley Scott et de moments de comédie avec le film de Monty Python, Le sens de la vie.
Bonjour (Yasujiro Ozu - 1959)
Voyage à Tokyo (Yasujiro Ozu - 1953)
Fin d’automne (Yasujiro Ozu - 1960)
Le goût du saké (Yasujiro Ozu - 1962)
Fleurs d’équinoxe (Yasujiro Ozu - 1958)Cartel (Ridley Scott - 2013)
City of Lies (Brad Furman - 2021)
L’attaque des titans I (Tetsurô Araki - 2014)
L’attaque des titans II (Tetsurô Araki - 2016)
L’attaque des titans III (Masashi Koizuka - 2018)
Monty Python - Le Sens de la Vie (Terry Gilliam & Terry Jones - 1983)
Legend (Ridley Scott - 1985)
Playlist du mois
Ce mois-ci, on n’échappe pas à au moins une des chansons qui composent le fantastique album Alan Wake 2: Chapter Songs qui clôture chaque niveau du jeu. En complément, le renouveau de Risk of Rain nous replonge dans un Coalescence revisité somptueux, tandis que Guillaume Ferran nous régale avec une superbe BO de Jusant. Côté ciné/séries, difficile d’échapper au travail sublime de Nathalie Holt sur Loki Saison 2, qui bénéficie décidemment d’une BO sensationnelle, tandis que celle de Napoleon surprendra plus d’un, ainsi que les notes électro de Anamanaguchi sur la série Scott Pilgrim.
Playlist accessible en cliquant sur l’image
Misc
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Half-Life 1 fête ses 25 ans (oui déjà). Pour l’occasion, Valve a produit un gros documentaire où les développeurs reviennent sur la production du jeu en livrant plein d’anecdotes passionnantes.
Plongée dans cet essai concernant le sommeil dans le jeu vidéo: comment est-il traité ? A quoi cela sert-il ? Que représente le sommeil dans la narration ? Les héros font-ils leur huit heures de dodo règlementaires ?
Un Blow Up spécial Clint Eastwood qui revient sur la carrière de l’acteur/réalisateur, c’est un Blow Up évidemment beaucoup trop court pour tout ce qu’il représente dans le cinéma américain.
Passionnant documentaire sur Jim Carrey et son impact sur la comédie américaine dans les années 90
Film injustement boudé dans la carrière de James Cameron, The Abyss revient enfin dans une version remasterisé, et la bande-annonce donne envie de replonger