#5 - Et dans les ténèbres, les IAs
La voilà, la nouvelle newsletter fraîchement arrivée sur Substack. Bon, pas si fraîche que ça, puisque les précédents numéros sont déjà tombés dans le panier des archives depuis quelques semaines.
Il faudra quand même laisser un peu de temps au temps pour faire son œuvre. Les choses évolueront sans doute sur cet espace, on verra de quoi l’année 2023 sera faite. Et quel début d’année ! Comme un brusque retour à la réalité, les géants de la technologie se réveillent et se rendent compte qu’il va falloir faire un brin de ménage. Un “brin” plutôt épais, puisqu’entre 18 000 personnes licenciées chez Amazon, 12 000 chez Google ou encore 10 000 chez Microsoft (j’oublie Meta, Spotify et d’autres), ça ressemble à un sacré bordel pour récupérer des investissements pandémiques. Déso, on est toujours sur des introductions qui pètent la joie.
Microsoft, qui d’ailleurs préfère dépenser des milliards pour racheter Activion-Blizzard plutôt que garder ses employés, voire même d’investir quelques millions chez ChatGPT. L’IA est au centre de l’actualité technologique, avec les bons et les mauvais côtés, mais on commence à saisir la formule: c’est toujours l’argent qui prime. A l’heure où je rédige ces lignes, on apprend que l’action de BuzzFeed a grimpé en flèche après avoir annoncé utiliser à fond ChatGPT pour rédiger des quizz et du contenu divers. Autant dire que les investisseurs se frottent les mains.
Mais au fin fond de la culture technologique, il existe toujours quelques récalcitrants, quelques rêveurs qui tire partie des nouvelles avancées et dont on souhaite le meilleur. Si je ne suis pas complètement sous le charme du deuxième opus de la saga Avatar, son succès est plutôt réconfortant dans l’arène du blockbuster cinématographique. Que l’on aime ou non l’univers et les films, Avatar reste un film d’auteur où Cameron a un maximum de contrôle et de liberté pour imposer sa vision. Une vraie anomalie dans un cinéma à gros budget qui ne mise que sur les adaptations sans saveur et autres univers partagés. Certes, tous les cinéastes n’auront pas cette reconnaissance du public, quitte à faire un flop (désolé Babylon) mais ça montre que la vision de Cameron fonctionne. On espère que l’année 2023 poursuivra sur cette lancée, surtout avec un cru qui s’annonce plutôt enthousiasmant, notamment avec le retour de réalisateurs-rices confirmé.e.s (Ari Aster, Christopher Nolan, David Fincher, Greta Gerwig, Martin Scorsese) ou des franchises un minimum qualitatives (Spider-Verse, John Wick, Mission Impossible).
[#série] - Atlanta
Sept ans déjà que le premier épisode d’Atlanta a débarqué sur la chaîne FX aux USA. Derrière cette petite pépite de 4 saisons se cache Donald Glover, révélé pour beaucoup dans la série comique Community. Mais derrière Donald Glover se cache aussi Childish Gambino, où il opère en tant que rappeur, chanteur et compositeur engagé, qui connaîtra de plus en plus de succès, notamment grâce au titre This is America en 2018 et son superbe clip, qui connaît une vraie résonance avec les thématiques développés dans Atlanta.
Mais que raconte la série ? On y suit quatre personnages évoluant dans la ville américaine d’Atlanta. Earn (Donald Glover) tente de joindre les deux bouts grâce à un petit boulot dans un aéroport pour subvenir aux besoins de sa famille, mais il va alors se lancer dans un boulot de manager pour aider son cousin Alfred (Bryan Tyree Henry) aka Paper Boi, à se lancer dans le rap et trouver le succès. Un troisième larron, Darius (Lakeith Standfied), les accompagne partout où ils vont pour profiter de tout ce qui les entoure. Enfin, Vanessa (Zazie Beetz) est également l’ex/amie d’Earn, confrontée aux choix de ce dernier, et tente d’élever comme elle peut leur fille Lottie.
Si Atlanta marque les esprits et détonne dans le paysage télévisuel, c’est par sa liberté de ton et l’audace de sa mise en scène. Donald Glover, qui scénarise bon nombre d’épisodes, voire s’occupe parfois de la réalisation, utilise principalement ses personnages pour les placer dans des contextes toujours déstabilisants, autant pour dénoncer les problématiques raciales que sociales, généralement en tirant dans toutes les directions. La série place le spectateur dans une position toujours décalée, comme s’il était témoin de l’absurdité du contexte et des situations, mais toujours avec la pointe de réalité pour rendre le tout pertinent. Les personnages sont baladés dans des rencontres improbables, pour mieux marquer leur rôle en tant qu’afro-américain dans une société américaine où rien ne va.
Et si quelques épisodes viendront soulever un peu d’intimité bienvenue à travers les personnages, tour à tour charmants et touchants, les saisons s’enchaînent avec un fil rouge assez ténue. On y décèle plutôt une vision à chaque épisode et des tentatives de renverser les codes, à travers des idées de mise en scène léchées (bien aidé par le formidable metteur en scène Hiro Murai, collaborateur régulier) et une écriture cinglante. On pense à cet épisode 1.07 (B.A.N) où Paper Boi se retrouvera interviewé dans une émission ahurissante avec fausses publicités à l’appui, ou le magistral épisode 2.06 (Teddy Perkins) qui viendra plonger Darius dans un manoir terrifiant et proposer un huis clos somptueux et angoissant, autant par la réalisation que par les thématiques qui s’en dégagent.
A la manière de Jordan Peele (Get Out, Nope) mais de façon plus sarcastique, Atlanta explose les conventions et tord le monde actuel pour venir y apporter son regard cinglant (l’épisode 4.08 et son faux reportage sur Dingo & Max, l’épisode 3.04 et sa vision “absurde mais pas tant” de la justice américaine…). Glover n’hésitant pas à piocher dans des références historiques, des faits divers voire des tendances éphémères qui auront marqué les esprits, il faudra parfois laisser passer des clins d’œil faute d’avoir un bagage historique suffisant, mais on saisit parfaitement là où il veut en venir à chaque fois. Le tout avec un vrai plaisir de visionnage grâce à un quatuor de comédiens/comédiennes toujours parfait. La preuve: le décalage de tournage intervenu entre les saisons 2 et 3 (principalement à cause de la pandémie) leur a permis d’aller trouver leur place au cinéma dans plusieurs seconds rôles succulents. Et la fin d’Atlanta, en un pied de nez supplémentaire, parvient même à émouvoir, à résumer parfaitement cet onirisme saisissant qui parcourt toute la série avec une efficacité redoutable.
Atlanta / 4 saisons (terminées) / 30 minutes par épisode Saisons 1 & 2 dispo sur Disney+, saisons 3 & 4 dispo sur OCS
[#film] - Babylon
Avec seulement trois films au compteur, Damien Chazelle est déjà passé au statut de réalisateur qui compte. Son premier coup d’éclat, Whiplash, avait révélé son style choc et explosif, et La La Land n’a fait que confirmer son talent tout en confirmant que les thématiques autour de la passion et de l’obsession seront au cœur de son cinéma. First Man aura probablement été le projet le moins plébiscité, sans être non plus un film mineur. Pour Babylon, Damien Chazelle revient avec un projet à l’envergure extraordinaire et une ambition folle: raconter l’évolution du cinéma entre les années 20 et les années 30.
Pour raconter son histoire, Chazelle va mettre en scène plusieurs personnages et créer autant d’arcs narratifs qui vont souvent s’entrecroiser. On compte alors trois personnages principaux introduits dans la longue séquence introductive: Jack Conrad (Brad Pitt) est un acteur dont la popularité est au sommet et qui a obtenu la confiance des studios. Il va alors prendre sous son aile Manny (Diego Calva), un jeune hispanique qui débarque à Los Angeles pour faire son trou dans le cinéma par n’importe quel moyen. Celui-ci va croiser la route de Nellie LaRoy (Margot Robbie), une actrice débutante mais dont la confiance en elle et l’impétuosité va taper dans l’œil de tout le monde. Ce petit trio évoluera au fil des ans, accompagnés d’autres personnages comme Sidney Palmer (Jovan Adepo) un trompettiste qui rêve de jouer pour le cinéma ou encore Lady Fay Zu (Li Jun Li), une artiste de scène qui accepte n’importe quel boulot afin de garder un pied dans l’industrie. Tous sont menés par la même envie: celle d’évoluer dans un milieu cinématographique plein de paillettes et d’espoir, capable d’avoir un pouvoir de fascination incomparable chez les spectateurs.
Une chose est sûr: Babylon détonne et divise, mais il n’a pas été aidé par une communication étrange. Les bandes-annonces vendent le film comme une orgie festive ininterrompue, et c’est ce qui a probablement causé le flop retentissant aux USA. Si effectivement Babylon est probablement le film le plus énervé, vulgaire et sale gosse de Damien Chazelle, comme l’attestent les cinq premières minutes qui dévoile très vite la note d’intention du film, Babylon propose bien plus qu’un simple portrait sur une industrie faste qui a l’air de ne connaître aucune limite. D’abord parce que les thématiques habituelles du réalisateur sont bien présentes - la recherche d’une certaine gloire, les obsessions dévorantes, la volonté de monter le plus haut possible quitte à laisser sa morale de côté. Ensuite parce que Babylon est un pur film de Chazelle: la fameuse introduction festive impressionne par ses mouvements de caméra virevoltants et une générosité sans pareille, mais la suite propose des séquences tout aussi marquantes, rappelant le montage déchaîné de Whiplash ou la sobriété parfois touchante de La La Land.
Généreux, Babylon l’est réellement. Le film permet au casting de s’éclater durant trois heures durant, porté par la musique toujours aussi inspiré de Justin Hurwitz. Mais Babylon est long- un frein pour beaucoup de spectateurs - même si ceux qui ont déjà été conquis par le style du réalisateur ne sentiront pas le temps passer. Chazelle veut montrer comment le cinéma change et fait tout pour marquer le contraste, quitte à se glisser dans l’excès et la vulgarité. Une manière de brasser les thématiques qui pourra en laisser certains sur le côté, voire même en fatiguer d’autres, même si tout est toujours pertinent vis-à-vis des thématiques. Et pour peu qu’on se laisse porter par le style, ça donne des moments de comédie assez croustillants. Peut-être est-ce la raison du flop américain, couplée à un certain Avatar sorti à la même période. Mais Babylon tire parti de son contexte pour montrer tout ce que le cinéma propose et engloutit, sans faire attention aux victimes collatérales. Jusqu’à un final doux-amer, qui poursuit cette illusion magique pour ceux qui continuent à s’y laisser prendre.
Babylon / de Damien Chazelle / avec Margot Robbie, Brad Pitt, Diego Calva / Durée: 3h10
[#manga] - Drifting Dragons
Les éditeurs se multipliant de plus en plus, il est parfois difficile de dégoter la perle rare. Drifting Dragons de Taku Kuwabara n’est peut-être pas un indispensable mais il a beaucoup de qualités pour embarquer le lecteur dans un univers graphique assez fabuleux, en tout cas suffisamment pour sortir du lot. Oscillant entre la grande épopée d’aventure et le style “tranches de vie”, Drifting Dragons suit l’équipage du Quin Zaza, un dirigeable qui traque des dragons à travers le monde pour les chasser et récolter des primes en revendant leurs prises, tout en dégustant des plats cuisinés avec le fruit de leur chasse (on est au Japon, la cuisine est toujours au premier plan).
Autant dire que le manga pourra déplaire aux réfractaires de tout ce qui touche à la chasse, tant il est principalement axé sur des séquences de course-poursuites contre les dragons au milieu des nuages. Si la série est plus proche d’un Monster Hunter, où le dirigeable se concentre sur des primes lancées par les cités du coin afin de se débarrasser d’un dragon un peu trop envahissant, la morale de ces activités ne sera jamais vraiment remise en question, notamment avec le personnage de Mika qui ne voit dans les dragons qu’une façon d’exciter ses papilles.
Car le cœur du manga n’est pas vraiment de promouvoir la chasse mais plutôt d’établir une galerie de personnages tous plus attachants les uns que les autres. Certains iront même jusqu’à établir un compas moral vis-à-vis de contextes particuliers, mais ces personnages restent pertinents dans l’univers crée de toutes pièces. Ils ne sont pas là pour répondre à des envies sanguinaires mais plutôt pour survivre tant bien que mal et mettre leur talent à contribution. Le manga a la bonne idée d’introduire l’équipage à travers les yeux de Takita, nouvelle recrue qui intègre le Quin Zaza et va rencontrer chacun des membres. Si l’histoire commence de façon très classique, avec souvent une petite intrigue par chapitre, il possède déjà une ambiance chaleureuse avec de l’aventure et du soin apporté aux personnages, avant de prendre son envol par la suite avec des arcs narratifs poussés. Ce ne sont jamais des histoires où le monde est en péril, mais plutôt de la narration à petite échelle, gardant les personnages à leur niveau.
L’une des forces de Drifting Dragons vient également du dessin de Kuwabara, splendide en tout points. Les personnages ont tous leurs caractéristiques avec une vraie recherche dans les costumes pour marquer l’esprit steampunk/fantasy de l’univers. Mais ce sont surtout ces grandes pages de confrontation entre les vaisseaux et les dragons qui surprennent par leur beauté et le niveau de détail. Il y a un soin apporté au dessin qui force le respect, dont le style rappelle du Miyazaki sur Nausicaa et ce n’est pas pour nous déplaire. C’est une des principales raisons pour laquelle Drifting Dragons est aussi agréable à lire: on plonge avec délice dans la vie quotidienne de cet équipage pas banal, agrémenté d’un trait magnifique. Que demander de plus.
Drifting Dragons / Taku Kuwabara / Pika Edition / 12 tomes parus
[#jeu vidéo] - Hi-Fi Rush
Alors que ce mois de janvier n’offrait finalement que peu de surprises côté jeux vidéos, voilà que Microsoft arrive à la fin du mois avec une petite présentation en apparence classique de titres à venir, notamment le prochain Arkane (RedFall) ou le futur Forza Motorsport. Rien de nouveau sous le soleil, mais une mention d’un nouveau jeu Tango Gameworks (The Evil Within 1 & 2, Ghostwire Tokyo) titille la curiosité. La vidéo dévoile alors un nouveau titre, nommé Hi-Fi Rush, qui tranche complètement avec l’ADN classique du studio, et s’oriente vers une esthétique animé avec un cell-shading de haute volée et un gameplay action-musical plutôt rafraîchissant. Mais l’autre grosse information de taille a pris tout le monde de court: le jeu que l’on vient de nous dévoiler est dispo, là, tout de suite, dans le GamePass et sur Steam.
Autant dire que le lendemain, des dizaines de streamers curieux se lance dans l’aventure en s’attendant à un jeu bazardé en catastrophe pour éviter une campagne marketing trop coûteuse pour un jeu dont Microsoft ne croit pas. Mais après quelques heures, le constat est sans appel: le jeu est bon, et est indéniablement l’une des très bonnes surprises de ce début d’année. L’histoire en quelques mots: dans un univers futuriste, Hi-Fi Rush vous met dans la peau de Chai qui se retrouve avec son propre baladeur dans le torse et armé d’une barre en métal capable d’attirer d’autres pièces à lui. Il va alors rejoindre une petite bande de rebelles pour démolir une entreprise totalitaire qui a la mainmise sur les robots du coin. Tout le principe du jeu réside dans le rythme de la mélodie qui fait vibrer absolument tout à l’écran.
Que ce soit le décor qui bouge en rythme, les cinématiques accordés à la musique ou bien les coups donnés pendant les combats qui doivent garder le bon tempo, tout est fait dans le jeu pour accompagner les notes de musiques. Évidemment, le jeu n’est pas seulement réservé à ceux qui ont le rythme dans la peau, et il reste très laxiste quand il s’agit de devoir garder la cadence. Les coups font un peu plus mal lorsque l’on suit le bon tempo, mais ce ne sera jamais primordial pour réussir les combats. Et le gameplay s’enrichira au fil des niveaux avec plusieurs ajouts: appel de coéquipiers pour briser des boucliers, attaques spéciales à débloquer, esquive ou parade pour déstabiliser les ennemis. Des adversaires qui surprendront par leur variété et certaines de leur capacité unique, comme des attaques spéciales qui vous demanderont de répondre à une série d’attaques avec la bonne fréquence comme n’importe quel jeu de rythme.
Et tout ceci est emballé avec une esthétique visuelle très marquante. Si le design de certains personnages ne seront pas des plus originaux, on retient la fraîcheur visuelle (même si fortement inspiré par un certain Spider-Verse) et la réalisation très “animé japonais”, avec une animation de qualité et un doublage français impeccable. Tout est fait avec soin et avec passion, et pour un jeu qui ne paye pas de mine au premier abord, on sent que l’énergie est mis à la bonne place pour que le concept autour de la musique soit au coeur de tout et fonctionne extrêmement bien. Bonus zikos: on y trouve quelques morceaux connus et remixés pour l’occasion dans des passages centraux de l’histoire, comme du NIN ou Prodigy. Bref, une petite bombe qui rappelle les grandes heures des jeux d’aventure de l’ère PS2/Dreamcast, avec une patate qui fait plaisir.
Hi-Fi Rush / Tango GameWorks / Dispo sur Xbox Series & Steam / 30 euros ou GamePass Xbox
La playlist du mois
Au sommaire de cette nouvelle playlist: côté jeux vidéos, toujours Bear McCreary avec son boulot sur Forspoken, la revisite musicale étonnante chez Dead Space et les éternelles envolées lyriques sur le dernier Fire Emblem, entre autres. Niveau cinéma, comment ne pas citer l’extraordinaire soundtrack de Babylon, l’envoûtante BO de Banshees of Inisherin et quand même un peu de Last of Us version HBO, on en a jamais assez.
Playlist accessible en cliquant sur l’image
La cover du mois
On ne va pas faire dans l’originalité, parce que Alina Gingertail a déjà prouvé son immense talent, mais c’est surtout l’occasion de remettre une pièce dans la machine musicale de God of War Ragnarök. Et si vous ne connaissez pas l’artiste, sa chaîne youtube regorge de merveilles.
Misc
La chaîne Calmos est d’habitude connu pour ses fines analyses de la comédie française, mais c’est toujours aussi intéressant à voir quand l’équipe s’intéresse au genre de la science-fiction et de la figure de l’alien.
La chaîne de Merry offre une longue vidéo super intéressante sur l’accessibilité dans le jeu vidéo et comment les développeurs se décarcassent pour faire découvrir le média au plus grand nombre.
On n’a pas vraiment le temps de tout regarder, mais la chaîne de Misterfox a sorti son zapping de l’année 2022. De quoi revenir sur l’année passée, les tendances, les moments forts, par le prisme de Youtube.
Petit bonus pour ceux qui ont aimé la musique de Babylon.