En 2001, le monde du jeu vidéo connut un petit séisme. Sorti en 1999, la Dreamcast de Sega était sorti peut-être trop tôt, et n’avait pas su se dresser devant l’hégémonie de la Playstation 2. Sega décida d’annoncer l’arrêt de production de sa Dreamcast, pourtant une console qui en avait sous le capot. Mais ce fut également l’arrêt de Sega dans le domaine du hardware: l’éditeur baisse les bras sur la création de nouvelles consoles et annonce devenir uniquement un éditeur tiers. Un vrai choc chez les joueurs, qui allaient bientôt retrouver du Sonic sur les machines de Nintendo, ce qui était inconcevable jusqu’alors.
En 2025, nous ne sommes pas dans un schéma complètement similaire, mais Microsoft a l’air de suivre lui aussi une certaine ouverture de son catalogue vers d’autres machines. Rien n’est annoncé sur un quelconque arrêt de la production de consoles mais des bruits de couloir insistants mentionnent une potentielle console portable chez Microsoft, afin de rebondir sur le succès du Steam Deck et autres dérivés, après une Series X qui, clairement, ne se vend pas. Et Microsoft a bien compris qu’il ne fallait pas se limiter à une seule plate-forme, en allant de plus en plus vers un rôle d’éditeurs de jeux plutôt que de fabricant, notamment avec l’annonce d’exclusivités qui arrivent chez le voisin comme le dernier jeu Indiana Jones, pourtant la propriété de Bethesda et donc Microsoft. Et même les anciennes licences comme Forza Horizon ou Age of Empires débarquent sur la console de Sony.
Après avoir acquis Activision/Blizzard afin de renforcer leur catalogue tout en maintenant la communication autour de leur GamePass, la stratégie de Microsoft côté jeux vidéos sur le long terme semble de plus en plus évidente: se passer de consoles de salon pour multiplier les supports (on peut déjà jouer au GamePass via le Cloud), proposer une version portable comme la Steam Deck pour créer nativement le pont avec le GamePass et se concentrer sur l’édition de jeu. C’est à la fois une suite logique et une petite déception pour un éditeur qui aura su tirer son épingle du jeu à l’époque de la Xbox 360, permettant l’arrivée de jeux indépendants sur console, entre autre chose. Mais la domination de Sony dans les consoles dernières générations ne fait plus trop de doute, et après la fermeture brutale de studios ainsi que le licenciement de milliers de personnes, difficile pour Microsoft de remonter la pente.
En parlant de licenciements, on pourrait croire que les nombreuses annonces se calmeraient peu à peu. Ou, soyons fous, que le succès d’un jeu garantisse la protection des employés d’un studio. Marvel Rivals nous a prouvé le contraire. Si c’est le géant chinois NetEase qui est aux commandes du projet, la société NetEase Games est quant à elle basé à Seattle et tous ses employés se sont vus licenciés sans autre forme de procès. Une décision incompréhensible quand on voit l’immense succès du jeu multijoueur. L’équipe était là pour faire office de R&D et aider au développement du level design entre autre. Il faut croire qu’une fois leur tâche rempli, il n’y avait pas de raison de les garder.
Reste une bonne nouvelle dans tout ce marasme vidéoludique: plusieurs mouvements de grève dans le jeu vidéo français ont eu lieu, dont les studios Dont Nod ou Ubisoft le 13 février dernier et qui a réussi à rassembler bon nombre d’employés mécontents au point que les médias généralistes en parlent. Ces rassemblements ont payé puisque le syndicat STJV a annoncé que les employés de Dont Nod ont trouvé un accord avec la direction, afin de réduire le nombre de licenciements, mais aussi d’avoir leurs jours de grève payés et de meilleures indemnités pour ceux qui partent. Une nouvelle importante qui montre que la mobilisation porte ses fruits et qu’il faut plus que jamais continuer dans ce sens.
[#film] - Sing Sing
Divine G est un détenu enfermé à la prison de Sing Sing pour un crime qu’il n’a pas commis. Désireux de prouver son innocence en étudiant la loi américaine afin de sortir de prison, il profite de son temps libre pour se consacrer à l’atelier théâtre de la prison réservé aux détenus. Un atelier qui permet à chacun d’incarner un rôle dans une pièce de théâtre choisie ou écrite de toutes pièces, leur permettant de retrouver une humanité qu’ils pensaient avoir perdu.
Sing Sing est un établissement pénitentiaire notoirement connue dans la culture populaire, cité régulièrement lorsque des personnages doivent finir leur vie en prison. Elle a également traversé l’histoire américaine, avec tout ce que ça comporte d’exploitation des prisonniers ou de tortures désormais disparues. Mais en 1996, Katherine Wockins lança le programme RTA, ou Rehabilitation Trough the Arts, qui consistait à proposer aux détenus des courts d’arts dramatiques afin qu’ils puissent monter des pièces, s’exprimer et ainsi leur donner un objectif de vie une fois sorti de prison. Le programme eut un énorme succès et fut élargi à cinq autres prisons américaines. Le film Sing Sing parle justement de ce programme, à travers les yeux de Divine G, qui est un vétéran de la troupe. Incarné par Colman Domingo, le personnage possède cette prestance et ce charisme doux, celui d’un homme sage mais habité par une profonde mélancolie. Par sa voix grave mais assurée, Domingo porte le film et devient le vecteur humain par lequel tous les personnages transparaissent, notamment avec l’autre rôle important du film: Divine Eye.
Ce personnage est un peu la porte d’entrée pour le spectateur sur ce monde de l’art dramatique en milieu carcéral, celui d’un caïd qui n’a pas l’air commode au premier abord, mais qui va peu à peu ouvrir sa carapace. Et je parle de ces deux personnages parce que ce sont eux qu’on voit le plus, mais tous les autres réussissent à toucher le spectateur d’une façon ou d’une autre, par leur sincérité et leur humanité. On comprend vite que ces pièces de théâtre représentent l’unique oasis qui les empêche de sombrer dans la violence ou la dépression, mais que l’illusion est très fragile. La cohésion de groupe est essentiel, et comme toute œuvre collective, chacun doit compter sur l’autre pour ne pas que tout s’écroule. Tout le film arrive à gérer admirablement l’évolution de Divine Eye au contact des autres, et on sourit régulièrement devant ces mines patibulaires qui s’éclatent sur scène à incarner tout autant un pharaon fanfaron qu’un shérif utilisant des légumes comme des pistolets.
Pour filmer tout ça, le réalisateur Greg Kedwar opte pour un 16mm salvateur, qui permet de capter la moindre source lumineuse pour bercer le film dans une chaleur très humaine. On a l’habitude de montrer les films carcéraux à travers une ambiance lugubre pour souligner la dureté de l’environnement. Ici, la lumière traverse régulièrement les pièces poussiéreuses, les détenus regardent les arbres au loin, comme la promesse d’un futur moins sombre. On pourrait tomber facilement dans le misérabiliste et se prendre d’affection pour des gens qui ont, pour la plupart, commis des crimes. Mais le film n’est pas là pour les défendre ou les sauver, il ne cherche pas à les absoudre de leurs actes, mais montre plutôt comment ils se servent de l’art dramatique pour devenir de meilleures personnes. Une nuance subtile certes, mais qui donne toute la singularité au film.
Sing Sing / Réalisé par Greg Kedwar / Avec Colman Domingo, Sean Jan José, Paul Raci / Sortie le 29 janvier 2025
[#série] - Bref 2
Il y a une bonne douzaine d’années débarquait Bref, une petite série composée de capsules de deux minutes, diffusées pendant le Grand Journal, et écrite par Kyan Khojandi et Bruno “Navo” Muschio. Elle mettait en scène un protagoniste interprété par Kyan Khojandi lui-même qui n’a pas de nom et est désigné simplement par “je”. On y découvre un trentenaire qui raconte sa vie banale de tous les jours jusqu’au jour où il croise la route de “cette fille”. La série devint véritablement culte, parlant à n’importe qui grâce à ses petits rien de la vie quotidienne qui trouve écho chez tout le monde, mais apportant une vraie fraîcheur dans les idées de mises en scène pour jouer sur les métaphores. Cela permet à la série d’aller plus loin visuellement et de rester dans les esprits, en plus d’amener une palanquée de guests du petit ou grand écran, et réussissant à installer une galerie de personnages bien marqués. On aura même droit à deux séries dérivées: Bloqués avec Orelsan et Gringe, et Serge le Mytho, qui aura révélé Jonathan Cohen.
A la surprise générale, plus de dix ans après, Bref voit arriver une nouvelle saison. Deuxième surprise, ce ne sera pas chez Canal + mais sur Disney +, le géant américain désirant plus que tout chiper les exclus de Canal. Troisième surprise: cette saison 2 sera composée d’uniquement six épisodes, mais chaque épisode dure entre 30 et 40 minutes. Un risque assez étonnant, car Bref marchait par son côté “pastille”, et il était délicat d’allonger la sauce. Sauf que Kyan Khojandi ne s’est pas reposé sur ses lauriers durant ces dix dernières années, jouant dans quelques films mais surtout jouant dans deux one man show: Pulsions et Une bonne soirée, toujours avec Navo, et développant son talent comique pour parler de sujets bien plus sérieux autour de sa vie, des émotions qu’il traverse. Et si Bref 2 arrive à être réussi, c’est sans doute grâce à tout ceci.
Car Bref 2 débute lorsque “je” souffle les bougies de sa quarantième année. Il n’est pas beaucoup plus avancé que dix ans auparavant: ses amis ont (presque) tous évolué mais lui fait toujours un boulot alimentaire et s’est jeté à corps perdu dans une relation récente promise à une débâcle rapide. Si la première saison se permettait de sortir du fil rouge en allant explorer des thèmes très divers et parfois inconséquents (avec un ton qui ne vieillit pas toujours très bien), la seconde se concentre sur une intrigue plus linéaire pour suivre le parcours de son protagoniste. On retrouve tout le casting original, Kyan Khojandi bien sûr, mais aussi Baptiste Lecaplain, Bérangère Krief, Dédo, Alice David, plein d’acteurs.rices qui ont réussi à percer plus ou moins ces dernières années. Mais de nouvelles têtes font leur apparition, comme Laura Felpin, Jean-Paul Rouve, Alexandre Astier, Thomas VDB et une ribambelle de petites célébrités de la télé ou du net, histoire que n’importe quel petit rôle ne vous soit pas inconnu.
Fort heureusement, ce déluge de guests ne noie pas tout ce que Khojandi et Navo racontent avec cette deuxième saison. La saison 1 a vieilli par certaines blagues un peu lourdes ou le comportement de “je”. La saison 2 ne fait pas juste que reprendre là où on en était, elle prend du recul sur toutes ces années. Le regard du passé n’est pas bloqué dans une nostalgie complaisante et confortable comme on peut le voir à chaque exploitation de licence tardive. Elle préfère être critique et pointer du doigt ce qui n’allait pas, afin de se remettre en question. Et le tout, sans jamais omettre ce qui fait la force du Bref original, à travers des séquences métaphoriques encore plus assumés que par le passé. La série se permet même de se lâcher sur le plan émotionnel de manière inattendue. Le revers de la médaille est d’appuyer un peu trop longtemps sur cette métaphore, ce qui pousse la série parfois vers un mélo un peu mielleux et facile, un peu trop déconnecté de la réalité. Mais quand il faut trouver le ton juste, Bref 2 y arrive parfaitement.
C’est aussi parce que le personnage de “je”, ce mec normal en apparence, se pose les bonnes questions qui parleront à beaucoup de spectateurs. Bref 2 y dévoile le miroir de nos propres défauts, nous fait comprendre l’importance de savoir se détacher de soi pour prendre en compte les gens autour de nous. Une vraie pertinence de propos à travers une série qui avait toutes les chances du monde de se casser la gueule comme on le voit trop souvent dans les revivals gluants de nostalgie. Mais cette seconde saison de Bref arrive à passer à travers avec une sincérité et une objectivité qui forcent le respect, sans jamais trahir l’ADN original. Bref, on n’en attendait pas tant.
Bref 2 / Avec Kyan Khojandi, Alice David, Bérangère Krief, Laura Felpin, Dédo, Baptiste Lecaplain, Keyvan Khojandi / Deuxième saison (6 épisodes) / Disponible sur Disney+
[#comics] - Anzuelo
Lors d’un événement planétaire, le monde est ravagée par les eaux, les océans ont submergé les habitants. Trois enfants, Nubero, Lucio et Iznna, survivents tant bien que mal, perdus au milieu de nulle part, alors que des créatures gigantesques et étranges, les chagrines, envahissent les océans mais semblent inoffensives. Rapidement, les trois enfants connectent avec la nature de manière insoupçonnée, délaissant le confort humain pour tenter de trouver une symbiose avec ce qui les entoure, accentuée par des changements chez les adolescents qui se découvrent de curieuses mutations. Ils vont découvrir le monde qui les entoure, refusant de tuer quoi que ce soit pour survivre dans ce nouveau monde.
Quel étrange et somptueux livre que ce Anzuelo. Le livre est né de l’imagination de l’autrice Emma Ríos, une artiste espagnole qui collabore avec le monde des comics. Elle réalise d’abord des couvertures puis a commencé à trouver le succès avec la série Hexed en 2008, avant de dessiner pour Marvel sur Doctor Strange ou Spider-Man, puis de retourner vers l’indépendant avec Pretty Deadly. Anzuelo est son projet le plus conséquent, qui lui a pris plusieurs années pour arriver à son terme, et un moyen de montrer ce dont elle était capable en tant qu’artiste complète.
Et on peut dire que le pari est réussi: sur un bouquin d’environ 300 pages, l’artiste espagnole nous offre des pages sublimes en aquarelle, aux teinte sépias délicieusement réconfortantes, contrastant avec l’univers sombre qui nous est dépeint. Mais ces choix ne sont jamais gratuits. Car si l’histoire démarre sur quelque chose qui lorgne vers Sa majesté des mouches, la dimension sociétale de cette communauté qui grandit n’est finalement pas ce qui est important. Anzuelo raconte comment l’humanité exploite le lien qu’elle a avec le vivant. Chacun des trois personnages principaux opèrent des changements différents, Nubero par exemple, laisse plutôt ses pensées prendre le rythme du récit alors que Lucio et Izzna sont bien plus démonstratifs sur leurs émotions. Mais ces deux derniers iront chacun explorer le monde à leur façon, l’un préférant rester dans une connexion permanente avec le vivant proche de lui tandis que l’autre ira chercher des réponses dans le lointain. On se rapproche bien plus du manga de Daisuke Igarashi, Les Enfants de la mer, qui explorait déjà le lien universel qui connecte tout ce qui est vivant.
Clairement, Anzuelo ne sera pas pour tout le monde. Le récit est plutôt clair mais n’hésite pas à faire des bonds temporels sans plus d’explication que l’arrivée de nouveaux personnages et le changement d’âge des plus anciens. C’est le genre d’histoire où il faut se laisser porter par l’ambiance et le ressenti plutôt que de tout chercher à expliquer. Emma Ríos privilégie le sensitif et la contemplation au contraire de la logique pour faire ressentir aux lecteurs cette immense toile vivante qui nous réunit tous. C’est un récit d’émancipation pour chaque personnage qui doit accepter le changement qui s’opère en chacun d’eux pour enfin profiter de ce nouveau monde, et le dessin, tout en finesse, envahi par ces filaments de racines et d’écumes qui complètent chaque case, est là pour amener ce lien avec une infinie poésie. Qu’importe qu’on ne saisisse par le sens de chaque page, on capte toute la portée de ce monde vivant et humain, et on se laisse embarquer par cet univers insaisissable mais sublime, qui prouve que Emma Ríos est une grande artiste à tout point de vue.
Anzuelo / Emma Ríos / 404 Graphic / One Shot / 28,90 euros
[#jeu vidéo] - While Waiting
Déjà responsable du jeu Mooncage, jeu de puzzle étrange où il fallait jouer avec des mondes coincés dans des cubes, le studio Optillusion récidive avec un autre puzzle-game un peu particulier: While Waiting. Le concept est très simple: vous jouez un personnage lambda, sans particularités, tout au long de sa vie, à travers une multitude de petits tableaux où le but sera… d’attendre. Chaque tableau correspond à un moment que l’on a tous vécu dans notre vie, comme attendre la fin des pubs pendant un film, attendre dans la file d’un manège, attendre qu’une mise à jour se fasse… Des scènes quotidiennes qui nous parlent à tous, ces moments d’attente où on ne peut pas faire grand-chose d’autre. Il est donc tout à fait possible de laisser le jeu tourner en fond sans rien faire et de terminer l’aventure comme ça. Mais vous vous doutez bien que While Waiting propose quelque chose d’autre, et ce quelque chose fait parfois penser à du Wario Ware.
Car chaque tableau contient en fait 4 ou 5 missions à réaliser durant le laps de temps où le personnage est censé attendre. Des petits objectifs à compléter en déplaçant votre personnage ou en interagissant avec ce qui est à portée. Si les intitulés et les petites icônes vous donnent souvent un bon indice pour savoir ce qu’il faut faire, ça sera au joueur de trouver comment réaliser ces missions. Et c’est là que While Waiting révèle tout son sel, car c’est l’absurde et l’inattendu qui fait la vraie saveur du jeu, lorsque le joueur décide de faire n’importe quoi dans le décor ou de gonfler son prochain jusqu’à parfois casser le jeu (littéralement). Cela peut aller de mettre une bosse à son père qui nous tient par la main en faisant des saltos à répétition jusqu’à tenter d’échapper à son patron qui présente les résultats financiers, en transformant le jeu en petite épreuve de sauts d’obstacles dans les couloirs du bureau. Le delta est grand entre les petites et les grandes actions, certaines demanderont de réaliser des choses dans l’ordre, d’autres transformeront le tableau en véritable petit mini-jeu, rappelant des concepts connus comme un combat de RPG, un sobokan ou un petit Tetris en attendant que les pubs se terminent.
Le tout marche plutôt bien, l’équipe de Optillusion a rajouté quelques options de conforts bienvenus, comme un bouton pour accélérer le temps ou un autre pour sauter le niveau. L’option pour recommencer le tableau n’enlève pas les objectifs réussis, ce qui permet de reprendre depuis le début pour tenter d’autres choses avant que le chrono se termine. Tout ça est baignée dans une direction artistique réussi, avec un design qui fait penser à de la BD indépendante et jouant sur le côté mignon des personnages afin de rendre les situations encore plus décalés. L’humour absurde fonctionne bien, surtout quand chaque tableau est bercé par de la musique classique afin de créer un décalage encore plus grand.
Le petit hic, c’est qu’un tel concept peut vite devenir lassant si les tableaux ne sont pas suffisamment variés ou que le rythme pêche un peu. Si While Waiting arrive à garder le cap en parvenant à distiller des situations diverses sur les 100 tableaux que composent le jeu, il réside une petite frustration quand on passe du temps à chercher quoi faire et que le jeu passe au niveau suivant sans que l’on ait trouvé les secrets cachés. Le personnage est plutôt lent (merci l’option pour accélérer le temps) et si c’est plutôt logique pour éviter que le joueur ne trouve trop vite la solution, ça devient parfois pénible quand on sait ce qu’il faut faire. While Waiting est un parfait jeu à grignoter, en faisant de courtes sessions sur quelques tableaux avant de passer à autre chose. Enchaîner les niveaux n’est pas vraiment une bonne idée, même si on est curieux de connaître la situation suivante. Le jeu arrive en plus à installer un petit lore, à créer de l’empathie avec des personnages qui ne parlent pas mais que l’on revoie, parce que cette vie ressemble à la nôtre, aux déconvenues et aux désillusions que l’on peut avoir, aux échecs et aux réussites qui parsèment notre vie.
C’est finalement ça qui ressort dans While Waiting une fois le générique déroulé. On commence à notre naissance et on voit toute cette vie pleine de banalités, se concentrent sur ces moments d’entre-deux sans grand intérêt mais qui regorge de petites choses exceptionnelles si on sait où regarder. Si le jeu n’est pas parfait, il arrive, avec son style graphique et son humour absurde, à faire sourire régulièrement et à créer du lien avec tous les personnages que l’on rencontre. Un petit jeu de 6-7h qui vaut le coup d’oeil.
While Waiting / Développé par Optillusion / Sortie le 5 février 2025 / Disponible sur PC/Switch / Prix: 20 euros
Les films/séries gratos du mois
Ce mois-ci : pas mal de grand cinéma, avec des œuvres cultes et réputées comme Il était une fois en Amérique ou Douze hommes en colère, des chef d’œuvres immanquables, mais aussi des choses plus récentes comme Ad Astra ou des petites perles méconnus comme 3h10 pour Yuma. Février oblige, France.TV s’est aussi mis à la Saint Valentin avec une sélection de comédies romantiques mais le polar est possible avec la trilogie Infernal Affairs. TF1+ propose quelques petites choses comme un Mission Cléopâtre qu’on ne présente plus.
Un heureux évènement (Rémi Bezançon - 2011)
D’amour et d’eau fraîche (Isabelle Czajka - 2010)
Blue Valentine (Derek Cianfrance - 2010)
Sex Friends (Ivan Reitman - 2011)
The Arrival (David Twohy - 1997)
Blue Steel (Kathryn Bigelow - 1989)
Noé (Darren Aronofsky - 2014)
Ad Astra (James Gray - 2019)
Il était une fois en Amérique (Sergio Leone - 1984)
Noé (Darren Aronosfky - 2014)
Petit paysan (Hubert Charuel - 2017)
3h10 pour Yuma (James Mangold - 2007)
Douze hommes en colère (Sidney Lumet - 1957)
Infernal Affairs (Alan Mak & Andrew Lau - 2002)
Infernal Affairs 2 (Alan Mak & Andrew Lau - 2003)
Infernal Affairs 3 (Alan Mak & Andrew Lau - 2003)Astérix et Obélix: Mission Cléopâtre (Alain Chabat - 2002)
Jumanji: Bienvenue dans la Jungle (Jake Kasdan - 2017)
Hook (Steven Spielberg - 1991)
Bridget Jones Baby (Sharon Maguire - 2016)
Playlist du mois
Ce mois-ci, beaucoup de choix divers, tout d’abord avec des jeux musicaux qui sonnent comme une évidence, d’abord avec Rift of the NecroDancer, la variable zik de Crypt of the Necrodancer, et le style de Baranowsky qui s’entend en quelques secondes - avec en bonus un mix de Super Meat Boy. Mais aussi le récent Lost Records de Don’t Nod qui propose quelques chansons originales, et un peu d’Austin Wintory avec Eternal Strands. Côté ciné/séries, le main theme de White Lotus saison 3 saura surprendre les habitués, ainsi que la musique de la série original de Pixar, Win or Lose et The Brutalist pour les plus cinéphiles.
La playlist 2025 est maintenant sur une seule playlist Youtube, pour plus de simplicité, et sera mise à jour au fur et à mesure. La version Spotify est toujours disponible.
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Misc
Toujours Thomas continue ses vidéos de rétrospective sur les grandes sagas, et s’intéresse cette fois-ci aux huit épisodes qui composent la saga Halo. Près de 2 heures avec le Masterchief.
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Plongée dans le quartier de Jimbôchô à Tokyo chez Sumimasen Turbo, l’endroit rêvé pour les fanas de bouquins en tout genre
On a déjà parlé du somptueux Animal Well dans ces lignes, que diriez-vous d’un petit making-of pour accompagner ça
Gene Hackman nous a quitté à l’âge de 95 ans, le moment parfait pour partager ce Blow Up sur la carrière de ce géant