Bonus - Festival d'Annecy 2024
Nouveau bonus consacrée, comme l'année dernière, à la dernière édition du festival international du film d'animation.
Comme chaque année, quelques jours avant le début du festival, la touche F5 est mise à contribution. Car oui, récupérer une accréditation pour le festival ne garantit pas d’accéder aux séances. Suivant votre niveau d’accréditation (la version MIFA vous permet de vous inscrire un jour en avance), il faudra être prêt à l’heure prévue sur le site du festival pour réserver une place sur les séances, à raison d’un nombre limité de réservations par jour (une seule pour l’accréditation Grand Public, deux pour celle nommé Festival, trois pour la Festival+) avec en prime des accès aux WIP et autres conférences techniques si vous y mettez le prix. Rien n’empêchera l’accrédité d’aller à des séances sans réservations mais il faudra alors faire la queue et prier pour qu’il reste des places ou des désistements de dernière minute (ce qui arrive bien plus souvent en fin de festival qu’au début, la fatigue - et la fréquence des sorties nocturnes - jouant beaucoup).
Cette année, beaucoup de séances étaient scrutées d’un œil attentif par bon nombre de passionnés d’animation. Le festival d’Annecy, c’est beaucoup de traditions, comme la mise en lumière d’un pays par le prisme de l’animation (cette année, c’était le Portugal), mais aussi un générique de partenaires réalisée par un studio d’animation reconnu ou encore des petits génériques animés par des étudiants de l’école Gobelins. On ajoute à ça les Petits Dej du court chaque matin de la semaine pour discuter avec les réalisateurs des courts-métrages en compétition, la séance WTF pour voir une compilation de curiosités bien barrés, des projections en plein air (en 2024, c’était The Wolfwalkers, Le Roi Lion, Dragons et plein d’autres), des séances de dédicaces avec les invités de cette édition et bien évidemment les fameux avions en papiers avant chaque séance, dont les applaudissements rugissent lorsque l’un d’eux parvient à atteindre la scène. Une ambiance généreuse et prenante, où l’on sent la passion déborder à chaque événement, même si l’année 2024 avait un goût amer pour peu que l’on discute aux alentours de la grande salle de Bonlieu.
Car le secteur de l’animation est toujours en crise en France, alors même que l’année 2023 était déjà compliquée. Le nombre d’écoles d’animation est toujours aussi important, alors même que le secteur connaît des difficultés à recruter, laissant bon nombre d’étudiants sur la touche. Le rebond énorme de la période COVID s’est tassé depuis 2022-2023, quand les plateformes de streaming comme Netflix ou Disney + ont nettement réduit voire stoppé l’achat de nouvelles séries/licences, préférant se concentrer sur des valeurs sûres. Les producteurs se rabattent donc sur les chaînes de télévision classiques, qui n’ont pas des moyens illimités. Et la semaine d’Annecy ayant débuté par les désastreux résultats des élections européennes et l’annonce de Macron de la dissolution de l’Assemblée Nationale, l’ambiance pouvait facilement s’assombrir. Le RN souhaitant privatiser le service public, alors même que France Télévisions soutient une grosse partie des projets d’animation, le secteur se retrouve devant une potentielle crise encore plus grande, avec en outre la menace du régime intermittent qui peut faire beaucoup de dégâts s’il était supprimé. Et ceci, sans même parler de tous les autres secteurs et droits humains qui vont souffrir si le RN arrive au pouvoir. Plus que tout, allez voter, c’est important.
Un air morose qui flottait au-dessus d’Annecy donc, venant percer la bulle festive de temps à autre, ce qui n’a pas empêché les œuvres de briller ou les rues de la ville se remplir de passionnés, jour et nuit. Des grands noms étaient là pour soutenir l’animation, comme Wes Anderson, Terry Gilliam, Alain Chabat, Nick Park, Andy Serkis ou encore Zack Snyder. On sent que certaines œuvres ont marqué les esprits, un certain Arcane en tête qui aura fait l’événement grâce à une séance de dédicaces qui a dû se rallonger ou un making-of de la première saison.
Côté séances événements, j’ai pu découvrir les premières images du Robot Sauvage de Dreamworks, dont le premier trailer avait été dévoilé il y a quelques semaines. Revenant au mélange 3D/2D que la suite du Chat Potté avait magnifiquement introduit, Le Robot Sauvage porte encore plus loin le style graphique et cette volonté de reproduire un concept art qui s’anime devant nos yeux. Une volonté du réalisateur Chris Sanders (Lilo & Stitch), apparemment très satisfait de ce que les équipes ont réussi à obtenir. Et au visionnage de ces 20-30 minutes du film, dont toute l’introduction, on peut déjà dire que le pari est réussi. La volonté d’afficher une texture crayonné sur les personnages, le parfait mélange avec des brosses de peinture sur les environnements pour y amener une richesse artistique bluffante, tout ça conjugué avec des choix d’ambiance lumineuse tranchée et cohérente: Le Robot Sauvage s’annonce déjà comme un film d’animation ambitieux à ne pas manquer à sa sortie en octobre prochain.
Chez Disney, c’est Vaiana 2 qui a eu les honneurs des premières images, pendant une session présentée entre autres par Mark Henn, grand animateur des studios Disney (avec une projection d’un court-métrage Donald pour l’anniversaire du personnage), ainsi que par les réalisateurs de Vaiana 2, David G. Derrick et Jason Hand. Ils ont pu présenter le projet dans sa globalité, aussi bien sur les influences nombreuses de la culture Maori pour la respecter au mieux, que sur son histoire qui verra l’héroïne, trois ans après le premier volet, partir à la recherche des autres peuples disséminés sur les océans. Elle sera aidée d’un équipage de nouveaux personnages qui ont tous leurs personnalités propres. Les séquences vues ne sont pas entièrement achevés, mais tout sera prêt pour sa sortie en novembre, et ça s’annonce déjà fort joli et dans la même veine que le premier.
Côté films en compétition, il était plaisant de voir un vrai éclectisme dans la sélection, que ce soit dans la stop-motion, l’animation japonaise ou 3D, flirtant parfois avec un crayonné qui rappelle la bande-dessinée. Et justement, l’un des rendez-vous était le nouveau film de Michel Hazanavicius (OSS 117), La plus Précieuse des Marchandises. A travers un style 2D franco-belge assez typique, le réalisateur raconte l’histoire d’un couple de bûcherons polonais pendant la Seconde Guerre Mondiale, récupérant quelque chose qui a été jeté du train passant à côté de chez eux. La femme souhaitant le garder tandis que le mari veut s’en débarrasser au plus vite. Une histoire très touchante autour de la Shoah, mais développée sous la forme d’un conte et narrée par Jean-Louis Trintignant pour qui ce sera son dernier rôle (l’acteur étant décédé en 2022). Le film arrive à poser des séquences magnifiques, jouant sur l’âpreté de cette forêt enneigée et de ce qui est raconté pour amener des cadres somptueux. Si la première moitié du film fonctionne admirablement bien, mais la seconde moitié a tendance à surligner un peu trop son propos. Un retour à la réalité somme toute logique au vue du sujet, mais qui contraste trop avec la dimension du conte pour que tout soit cohérent, pas aidé par la belle musique d’Alexandre Desplat mais bien trop présente et pesant par endroit. Certaines séquences auraient gagné en force en épurant la mise en scène au lieu d’en rajouter. Reste un beau film sur le sujet.
L’animation japonaise avait aussi son mot à dire, avec en premier lieu Totto-Chan: La petite fille à la fenêtre. On y suit Totto-Chan, une petite fille pleine de vie durant les années 40 au Japon, hyperactive, trop selon ses professeurs pour rester dans une école classique. Elle intègre alors une école alternative et devient amie avec un enfant atteint de la polio. Elle y découvre une autre manière d’étudier, basé sur la confiance envers l’enfant et l’envie de leur laisser découvrir un maximum de choses par eux-mêmes, tout en les aidant à grandir suivant leurs envies. Le film parvient merveilleusement bien à montrer comment les enfants communiquent avec les adultes, et inversement, comment les adultes peuvent considérablement impacter la vision d’un enfant sur le monde qui l’entoure. Bien évidemment, le contexte historique fait que la Seconde Guerre et le patriotisme viennent impacter le quotidien de Totto-Chan et ses amis, et c’est là où le film tire son épingle du jeu. En jonglant habilement avec les séquences oniriques liés aux enfants, contrastées par l’implacable réalité de la situation et de comment les adultes réagissent face aux enfants dans ces moments difficiles, Totto-Chan prône l’écoute et le respect des libertés de chacun, sans omettre la dureté du contexte.
De l’autre côté, The Colors Within signe le retour de la réalisatrice Naoko Yamada, après Liz et l’Oiseau Bleu. On y suit Totsuko, une lycéenne étudiant dans une école religieuse, mais qui a la particularité de voir les choses autour d’elle sous forme de couleurs, notamment les autres personnes autour d’elle. Elle y attribue une couleur particulière et s’extasie facilement de la beauté de ces couleurs, s’ouvrant à tout le monde avec une sincérité et une tendresse inhabituelle. Elle s’acoquine de deux autres personnages, Kimi et Rui, possédant une couleur forte comme elle n’en avait jamais vue, et ils décident de former à eux trois un groupe de musique. Réalisé par le studio Science Saru, le film brille par sa très belle tenue graphique, alliant une magnifique animation avec une délicatesse dans la mise en scène, jusqu’à un point d’orgue musical fort, une habitude chez la réalisatrice. Si le personnage de Rui est peut-être un peu trop en retrait face aux deux autres, il reste que le film arrive à toucher juste dans sa façon de représenter l’amitié, et de comment transposer ses émotions à travers les couleurs et la musique. C’est aussi l’occasion de voir l’utilisation du thérémine, un instruments qu’on voit trop peu souvent et qui brille ici.
Anzu, le chat fantôme, lui, est un cas un peu à part dans le cadre des productions japonaises classiques. Co-production franco-japonaise (avec le studio Miyu, responsable de Linda veut du poulet), utilisant la technique de la rotoscopie, le film met en scène Karin, une jeune fille laissé dans le temple de son grand-père par son paternel, et côtoyant Anzu, un chat fantôme qui fait des petits boulots par-ci par-là dans le village du coin. Sauf que Karin est une gamine roublarde qui manipule les gens pour son propre intérêt, tandis que Anzu lorgne plus vers le tonton sympathique qui lâche quelques caisses de temps en temps plutôt que le chat mignon et attachant (même s’il l’est quand même). Un film atypique, dont les enjeux arrivent un peu trop tard, la faute à une tentative de peindre le caractère des deux personnages un peu trop longtemps. Le design des personnages s’inspire des œuvres de Shin-chan (normal puisque c’est le studio à l’origine du personnage) et donne au film une apparence vraiment singulière et marquante (l’animation en rotoscopie donne un réalisme étonnant, allié aux décors somptueux et détaillés), qui n’empêche pas l’ennui par endroits mais n’est pas déplaisant grâce à des personnages dont les défauts sont bien plus apparents que d’habitude. Ça donne une sincérité et un naturel qui contraste agréablement avec des personnages parfois un peu trop bienveillants.
Hors compétition, c’est The Imaginery qui aurait pu sortir du lot. Nouveau film du studio Ponoc (des anciens de Ghibli), et destiné à sortir sur Netflix en juillet, le film suit une petite fille qui plonge dans des aventures avec son ami imaginaire qu’elle a crée suite à un drame, tandis qu’un mystérieux homme est à leur poursuite. Visuellement, il y a un coup de crayon qui rappelle évidemment les œuvres de Miyazaki, sans pour autant atteindre le même charme, mais il y a une patine qui rappelle les livres pour enfants, dans le traitement des ombres ou certaines couleurs plus pastel. Le plus gros souci du film est de trop focaliser sur l’explication de son univers qui, pourtant, marche avec très peu de choses. Il y a une forme de classicisme autour de ce Imaginery, une esthétique que l’on reconnait entre mille mais sans l’onirisme et la poésie que l’on pourrait y attendre, même si la fin du film rattrape un peu l’histoire grâce à sa façon de confronter une certaine nostalgie via le monde adulte.
Mais la bonne petite surprise est sans contexte l’adaptation du manga Look Back de Tatsuki Fujimoto par le studio Durian. Pour rappel, ce manga one shot avait fait forte impression, propulsant l’auteur de Chainsaw Man dans une autre sphère. Chainsaw Man parvenait déjà à montrer que l’auteur n’était pas un simple auteur de shonen, et Look Back, par sa tendresse désarmante, montrait l’étendue de son talent. On y suit Fujino, une adolescente qui dessine des courts mangas humoristiques pour le journal de son école et ayant beaucoup de succès, jusqu’au jour où elle découvre que l’une de ses camarades, Kyomoto, qui reste cloîtrée chez elle, fait aussi des histoire dans ce même journal, mais avec bien plus de talent. Difficile d’en dire plus pour ne pas gâcher les surprises, surtout pour un film qui dure à peine plus d’une heure, mais l’adaptation réussit à être très fidèle au manga, parvenant à retranscrire le style particulier des personnages de Fujimoto, mais aussi son découpage cinématographique. La mise en scène sait être touchante quand il faut et à mettre en avant les idées de découpage du mangaka, en arrivant même à épurer l’histoire de certains dialogues pour tout mettre sur le compte de la narration visuelle. On y aborde toute la question de l’amitié, sur son impact sur la vie de l’autre, sur la bascule de la toxicité que l’on peut avoir quant à ses propres ambitions. Une vraie réussite, que l’on a hâte de (re)voir au cinéma.
Dans les autres films en compétition, on repèrera le gagnant du Cristal: Memoir of a Snail. Le réalisateur australien Adam Elliott, déjà l’auteur de Mary & Max, revient cette année avec une oeuvre plus personnelle, et qui raconte l’histoire de Grace Puddle, une collectionneuse d’escargots solitaire dont la vie a été ponctué par des événements souvent tragiques, parfois joyeuses. Animé en stop-motion, le film possède une belle histoire touchante et marquante, qui joue beaucoup sur les petites touches d’étrangeté des personnages rencontrés, comme pourrait le faire un Amélie Poulain, sans forcément un aspect positif aussi prononcé. On est ici dans quelque chose de plus tendre et plus âpre, jouant beaucoup sur une esthétique plus sombre avec une touche de Tim Burton dans l’univers. A titre personnel, le design des personnages particulier m’a pas spécialement plu et la mise en scène très statique m’a un peu sauté aux yeux, mais c’est purement subjectif parce que l’histoire fonctionne très bien en dehors de ça.
Autre film qui a eu l’honneur d’un double prix (Prix du Jury et Prix du Public), il s’agit de Flow. Déjà passé par Cannes, c’est le deuxième film de Gints Zilbalodis, chez Sacrebleu Productions, qui raconte l’histoire d’un chat se réfugiant sur un bateau alors que les eaux montent dangereusement, dans un monde où les humains semblent avoir disparu. Il va devoir s’associer à d’autres animaux pour survivre. Gros coup de cœur pour ma part (et pas uniquement parce que le héros est un chat), le film est tout d’abord complètement muet, privilégiant une réaction “réaliste” des animaux plutôt que de les faire parler entre eux. Pour ça, le réalisateur choisit une mise en scène particulière, jouant avec des plans très longs afin de créer un réalisme dans l’interaction des personnages, et qui peut donner cet aspect “cinématique de jeu vidéo”. Sauf que cela fait partie de la grammaire du film, jouant beaucoup sur ces longs moments pour montrer un naturalisme assez saisissant dans les relations et l’entraide que l’on peut voir chez ces animaux. L’animation est pas parfaite et l’aspect visuel de la 3D fait penser à un vieux moteur technologique mais le film assume tellement bien tous les choix artistiques que l’on oublie très vite cela pour plonger à fond dans la découverte de cet étrange univers et ces ruines oubliés. Flow a un charme incroyable par son ambiance, son atmosphère et l’attachement que l’on peut avoir sur ces personnages, comme un mélange entre L’incroyable Voyage et les œuvres de Fumito Ueda (Ico, Shadow of the Colossus).
Dans le reste des séances événements, je passe volontiers sur Despicable Me 4, qui continue son bonhomme de chemin avec une tenue visuelle impeccable et une animation d’enfer, qui arrive à juste faire kiffer les passionnés d’animation sur certaines séquences drôles (la petite Poppy qui s’éclate sur du Dance Dance Revolution) mais n’arrive toujours pas à proposer autre chose que des configurations douteuses pour justifier ses séquences avec les Minions. Des sous-arcs narratifs qui ont aucune utilité dans le scénario mais feront plaisir à ceux qui veulent voir des gags parfois rigolos, souvent un peu lourdingues. On aimerait voir un studio avec autant de talents artistiques être au service d’histoires avec des ambitions un peu plus créatives.
Côté Netflix, c’est son Ultraman: Rising (déjà dispo sur le service) qui a eu le droit à sa soirée spéciale. On ne doute à aucun instant de l’implication de l’équipe derrière le film, mais Ultraman: Rising part sur un postulat qui peut se révéler compliqué: commencer avec un personnage principal condescendant, arrogant et antipathique. On voit très bien l’arc de rédemption venir, mais il faudra passer outre son caractère pénible pour s’attacher au héros et donner envie de voir la suite (ce n’était pas mon cas). Outre cet élément, la licence Ultraman est loin d’être la plus connue et le film n’aide pas trop à contextualiser. Il est étonnant de voir qu’en dehors de ses pouvoirs de devenir géant pour combattre des kaijus, on n’en saura pas beaucoup plus durant le film, puisque le film s’évertue à partir sur complètement autre chose, à savoir une histoire de paternité grâce à un bébé kaiju dont Ultraman va devoir s’occuper. On ne sait pas trop ce qu’apporte finalement la licence, sauf faire plaisir aux fans venus voir les attaques célèbres du personnage (je suppose). Mais le film ne se préoccupe jamais de rappeler le contexte du personnage, ses attaques spécifiques ou les conditions de ses pouvoirs. C’est sympa de ne pas faire une énième origin story, mais dans ce cas-là à quoi bon utiliser la licence. Le film est pas non plus désagréable, surtout grâce à une séquence de combat finale plutôt réussie, mais on n’en retiendra pas beaucoup plus.
Pour finir la semaine d’Annecy en beauté, Pixar sera venu présenter en avant-première la suite de Vice-Versa (Inside Out). Nouvelle suite des studios Pixar, on continue à suivre Riley, cette fois-ci en pleine crise adolescente alors même que d’autres émotions comme Anxiété ou Ennui (en français dans le texte) viennent pointer le bout de leur nez. Et force est de constater que le film est plutôt réussi. Le doute était permis quand on voit la propension de Disney-Pixar a facilement sombrer dans la suite, mais Vice-Versa 2 a beaucoup d’atouts dans sa manche, à commencer par l’exploitation de son univers et d’une créativité toujours sans limites, qui permet d’aller chercher des idées géniales comme les secrets inavouables de Riley ou l’apparition du sarcasme. Et si le film pourra manquer d’émotions pour certains, il parvient à toucher d’autres palettes, moins “faciles” que le premier volet. Car si Vice-Versa 1 touchait à l’enfance et à une certaine nostalgie d’émotions qui ont pu nous rappeler les nôtres, le second parvient à rallier des émotions tout aussi fortes mais plus subtiles, qui touchera peut-être moins le public sur certains aspects mais en amenant la chose tout aussi bien. On pourra facilement reprocher une structure similaire au premier (ce qui est souvent le cas dans les suites Pixar, qui a tendance à choisir l’inversement de point de vue sur ses personnages), mais ce serait bouder son plaisir devant un bon Pixar, et un très beau point final sur cette édition du festival d’Annecy.
Flow dégage clairement une vibe Ico / The Last Guardian ! J'aurais aimé qu'il puisse bénéficier du budget du Robot Sauvage pour en adopter le style visuel... J'avais également adoré la DA du dernier Chat Potté (Le Chat potté 2 : La Dernière Quête) ;-) En fait je suis épaté par les expérimentations des gros studios d'anim ces dernières années. Ninja Turtles: Teenage Years est une merveille et les Spider-Man into/across the Spider-Verse sont des chefs d'oeuvre absolus !!