#11 - La quantique des cantiques
La physique des cantiques, qu'en est-il ? Quand il cancane les cantiques sur la quantique, la tique quantifie les cantiques sur Kant à quarante nautiques.
Paradoxale période que voilà: alors que la saison des blockbusters cinématographiques est bien lancée, avec Barbie et Oppenheimer en tête de proue, la grève des scénaristes et des acteurs continuent à Hollywood. Il y a une vraie volonté de faire valoir leurs droits face à l’escalade de l’IA contre la cupidité des studios qui utilisent n’importe quel moyen pour éviter de payer quelqu’un et économiser de l’argent.
La bulle du streaming se dégonflant sérieusement, de nombreux services vont même jusqu’à retirer des productions maisons pour économiser les frais des serveurs, quitte à dégager certaines œuvres même pas un mois après la sortie. La création subit un sacré revers, et l’encadrement de l’utilisation de l’IA est au cœur du bras de fer entre les acteurs et les studios. Ils n’hésitent pas à user de méthodes détestables pour faire craquer les grévistes, comme jouer la montre au maximum pour que ceux qui ont les épaules moins solides finissent par céder faute de moyens. Heureusement, des gros noms finissent par rejoindre le combat pour apporter leur soutien, tandis que bon nombre d’opérations marketing ou de tournages sont mis en pause tant qu’un accord n’est pas déterminé. Même le casting des films Oppenheimer fait le minimum syndical pour la promo de leurs productions afin de rejoindre la lutte dès que le signal est donné. Il faut ce qu’il faut.
En attendant, le succès de Barbie et d’Oppenheimer prouve que l’un n’a pas parasité l’autre, même si la tendance est plus du côté de la poupée Mattel. Il faut dire que Warner a mis le paquet sur le marketing, multipliant les contrats avec différentes marques et autres petits événements. Comme à l’époque du film Lego, Barbie utilise la licence pour y apposer les thématiques chères à Greta Gerwig sur le féminisme et le patriarcat, et ainsi mettre la lumière dessus grâce à la réputation de la marque. Cela donne un film sacrément drôle, avec de vraies bonnes idées de mises en scène et des punchlines hilarantes et cinglantes, même si la dernière ligne droite s’essouffle quelque peu.
Mais il est toujours difficile de complètement adhérer à la proposition par son association avec une marque purement commerciale. La raison d’être principale du film est de vendre des poupées et autres produits dérivés, et le projet n’aurait jamais vu le jour sans cette promesse. Evidemment, cela donne un impact et une visibilité démesurée, et tant mieux si c’est pour laisser une réalisatrice proposer sa vision, mais même si le film n’hésite pas à taper sur Mattel, le cynisme autocentré n’est plus vraiment une nouveauté voire même un danger: les studios savent très bien que se moquer d’eux-mêmes leur donne un semblant de légitimité sans vraiment mettre en danger le business derrière qui permet de rentrer de l’argent dans les caisses. Il faudra alors faire la part des choses.
[#série] - La fabuleuse madame Maisel
Cette première moitié de l’année a été l’occasion d’achever certaines grandes séries plus ou moins discrètes. Après la fin de Succession en grandes pompes, c’est au tour de la bien-nommée Mrs Maisel de terminer sa course avec une cinquième et dernière saison. La série conte l’histoire de Midge Maisel, jeune mère au foyer dans les années 50 qui vit avec son mari et ses deux enfants à New York. Son mari est un homme d’affaires sans problèmes et un soir par semaine, il grimpe sur l’estrade d’un café de Greenwich Village, le Gaslight Café, pour faire du stand-up, soutenu par sa femme qui l’aide sur ses textes. Mais celui-ci avoue peu après qu’il a une liaison et Midge, folle de rage, profite d’un moment au Gaslight pour improviser un sketch sur ses déboires et se fait embarquer par les flics. Elle se fera quand même repérer par Susie, une employée du Gaslight qui décèle son potentiel comique et décide de devenir son agent, persuadée qu’elle peut devenir une grande humoriste
Si Mrs Maisel fait mouche, c’est grâce à de multiples ingrédients qui transforment la série en véritable bouffée d’air frais. Le contexte des années 50-60 est toujours délicat à rendre crédible, mais il faut souligner le soin ahurissant apporté à la retranscription de cette époque, qui n’hésite pas à recréer des décors ou des ambiances particulières, parfois sur un seul épisode, et souvent avec une foule de figurants pour qu’on y croit. Chaque saison tourne autour d’un décor un peu plus spécifique, et certains lieux reviennent régulièrement, mais la qualité de la production et la variété des paysages donnent la sensation d’une série ambitieuse qui met les moyens.
Mais c’est surtout dans sa mise en scène que Mrs Maisel surprend. La série possède un vrai côté théâtral, avec une caméra profitant régulièrement de longs plans pour se balader entre les personnages, pour les laisser jouer la comédie et vivre leur vie. Il y a régulièrement de vraies fulgurances dans la réalisation, de belles trouvailles de cadrage et de composition pour faire ressentir le côté fourmillant du show business ou créer des détails en arrière-plan qui vont amener de la comédie sur la séquence. On est parfois proche d’un vaudeville mais avec toutes les qualités d’une belle production cinématographique, le tout dans des décors crédibles.
Il faut dire que la série est grandement aidée par un casting génial, à commencer par le duo Rachel Brosnahan et Alex Borstein, respectivement Midge Maisel et Susie, qui réussissent à créer un duo comique/agent qui fonctionne à merveille. Leur relation d’amitié mais gardant une certaine distance, les déboires qu’elles ont ensemble, les victoires, les défaites, tout donne envie qu’elles réussissent à aller jusqu’au bout, alors même qu’elles sont confrontées aux difficultés d’une femme humoriste dans les années 50. Il faut également ajouter les parents de Midge, incarnés par Marin Hinkle et Tony “Monk” Shalhoub, tous deux excellents et chacun ayant leur propre arcs narratifs et leur moments de drôlerie irrésistibles. Chaque personnage est l’occasion d’avoir leur petit moment de gloire pour créer un microcosme agréable et hilarant. Et s’il y a des moments de flottements sur certains épisodes, la série parvient à conclure l’histoire avec brio, n’hésitant pas à jouer avec les attentes sur une dernière saison tantôt surprenante, tantôt réellement touchante. Une vraie petite perle de fraîcheur positive, qui se déguste tout seul.
La fabuleuse Mme Maisel / Créée par Amy Sherman-Palladino / Avec Rachel Brosnahan, Alex Borstein, Michael Zegen, Marin Hinkle, Tony Shalhoub / Cinq saisons (43 épisodes) disponibles sur Prime Video
[#comics] - Do a Power Bomb !
Dans le petit monde des comics, Daniel Warren Johnson a un style bien à lui. Sorte de mélange punk entre la BD franco-belge et les comics ultra-détaillés de l’école de Geoff Darrow ou James Stokoe, il se distingue également par sa capacité à créer ses propres histoires qui touchent régulièrement au-delà du concept original. Il opère très peu sur le domaine de l’ongoing (comprendre, les séries comics régulières avec un numéro par mois) et préfère raconter des histoires uniques. Il s’associe parfois avec DC Comics ou Marvel (comme pour le génial Wonder Woman: Dead Earth) mais préfère l’indé avec Extremity ou Murder Falcon.
Do a Power Bomb ! raconte l’histoire de Lona Steelrose, une catcheuse qui tente de se faire un nom dans le milieu au même titre que feu sa mère, Yena Steelrose. Mais même si elle travaille dur, personne ne veut l’entraîner ou la soutenir, de peur d’avoir la responsabilité d’un autre accident sur le ring comme celui qui a causé la mort de sa mère. Mais un étrange individu adepte de magie noire cosmique lui fait une offre: la participation à un tournoi de catch entre représentants de plusieurs mondes galactiques. La récompense pour le gagnant va motiver Lona à tenter sa chance, car elle pourra alors ressusciter la personne décédée de son choix.
Un pitch accrocheur, une promesse d’enjeux émotionnels, Daniel Warren Johnson a toutes les cartes en main pour proposer une histoire forte, et il ne se gêne pas pour rajouter des surprises dans les sept chapitres que composent ce livre. On pourra parfois rester un peu en froid devant une ou deux facilités de mises en scène ou de rebondissements, voire même sur un dernier chapitre qui rallonge peut-être trop la sauce, mais on reste à fond dans la lecture du début à la fin pour découvrir comment tout ça va finir, et on n’est pas déçu. Toute la structure attendue d’un tournoi très shonen fonctionne merveilleusement bien, et l’auteur s’amuse à casser certains codes pour aller dans son sens, et il se fait plaisir sur les adversaires que Lona aura à affronter.
Et que dire sur le plan graphique ? Son style reste particulier, le design des personnages très atypique, mais il a un sens du découpage et de la mise en scène qui transpire l’amour pour ses personnages mais aussi le monde du catch. L’auteur en parle dans les bonus du livre, sur sa découverte de ce sport et l’aspect fictif et narratif qui privilégie bien plus le spectacle pour faire rêver le spectateur. Même si le sport en lui-même ne vous intéresse pas, les pages du comics transpire la passion de l’auteur et parvient à la rendre très communicative. Peut-être pas au point de commencer une nouvelle passion, mais avec l’idée d'avoir eu un bel aperçu.
Do a Power Bomb ! / Daniel Warren Johnson / Urban Comics / One Shot
[#film] - A l’abordage
Parfois, dans un sombre coin de Twitter, on tombe sur un RT vantant les mérites d’un petit film et du fait qu’il soit passé inaperçu lors de sa sortie. Puis on voit un autre avis ou deux, et on se dit tout naturellement que ce film vaut le coup d’œil. C’est le cas pour le film A l’abordage, réalisé par Guillaume Brac, possédant à son actif qu’un film de 2013 avec Vincent Macaigne et une succession de courts-métrages et de documentaires. Le film paraît léger, ensoleillée, parfait pour se détendre un dimanche pluvieux d’été et ainsi rêver d’une météo plus clémente.
Le pitch est on ne peut plus simple: on y suit Félix qui se balade un soir d’été sur les quais de Seine à Paris et fait la rencontre d’Alma, avec qui il passe la nuit. Le matin arrive et Alma doit filer en catastrophe pour monter dans le train qui la conduira vers sa famille en vacances dans la Drôme. Sentant l’idylle naissante, Félix décide d’aller la rejoindre pour lui aussi profiter des vacances avec son pote Chérif, et ils partent avec l’aide d’un chauffeur Blablacar qui se retrouvera embarqué malgré lui dans l’aventure.
Dès le générique, on sent que le film ne paye pas de mine, avec son aspect brut et des badauds parisiens captant la présence d’une caméra. Mais très vite il y a un charme qui s’opère parmi les comédiens. Il s’installe une vraie et sincère simplicité de ces deux potes qui rêvent d’aller vivre les vacances typiques françaises: le petit camping au bord d’une rivière, le snack avec ses soirées karaoké, la piscine aux fortes odeurs de chlore, la rivière aguicheuse mais aux rochers coupants. Tous ces souvenirs jaillissent de notre mémoire par la capacité du réalisateur à laisser respirer les scènes, à créer des saynètes drôles et touchantes. Les personnages possèdent un naturel désarmant, prenant un peu d’eux-mêmes pour les incarner, pour vanner ceux dont la tête ne revient pas mais qui au fond sont juste là pour profiter de la douceur de ces paysages ensoleillés.
Il n’y a pas grand chose de plus, et pourtant c’est ce qui fait sa force. En créant des enjeux aussi limpides voire communs, on se sent bien avec cet air de déjà-vu, cette ambiance ordinaire qu’on a tous déjà vécu. Les personnages vivent, se révèlent, profitent du cadre pour sortir de leur cocon et se rendre compte que leur qualités ne se limitent pas à ce qu’ils peuvent dégager de prime abord. A l’abordage ne révolutionne rien, n’invente rien mais le temps d’un film on se retrouve dans une bulle de fraîcheur qui fait sacrément du bien.
Et le plus beau dans tout ça, c’est que le film est disponible gratuitement sur Arte.tv (ou Youtube juste ci-dessous) jusqu’au 20 août.
A l’abordage / Réalisé par Guillaume Brac / Avec Eric Nantchouang, Salif Cissé, Edouard Sulpice, Asma Messaoudene / Sortie le 10 juin 2020 au cinéma
[#film] - The First Slam Dunk
Entre Mission Impossible, Barbie et Oppenheimer, difficile d’exister parmi tous ces blockbusters estivaux. Mais un certain film d’animation tente sa chance, après avoir fait un véritable carton au Japon: The First Slam Dunk. J’avais déjà évoqué rapidement le film lors du Bonus Annecy mais le film mérite un coup de projecteur approfondi vu la qualité de la production.
Rappel de l’origine de Slam Dunk. Il s’agit avant tout d’un manga de sport de type shonen et composé de 31 volumes (moins dans sa dernière édition plus épaisse) dont l’auteur s’appelle Takehiko Inoue. Lorsque Slam Dunk sort au Japon dans les années 90, c’est un tel phénomène que le basket revient à la mode en motivant bon nombre de jeunes à se lancer dans une carrière sportive. Au-delà de ça, Inoue a aussi réalisé (mais toujours pas terminé) un autre chef d’œuvre, Vagabond, et un autre manga de sport, consacré cette fois au handibasket, Real. Un artiste perfectionniste, qui a énormément évolué dans son dessin pour créer des histoires fortes, parlant à la fois de mal-être adolescent, de recherche spirituelle tout en abordant la thématique du handicap très souvent. Mais alors que l’auteur n’ose pas conclure ses dernières histoires, il se lance pour la première fois dans la réalisation de l’adaptation de son propre manga avec The First Slam Dunk, convaincu que pour avoir le résultat qu’il souhaite, il faut le faire soi-même.
The First Slam Dunk fait un pari osé: articuler le film autour d’un seul match de basket inter-lycées, se concentrant sur les cinq personnages principaux qui constituent l’équipe. Dès le début du film, on constate que le film a adopté l’animation 3D pour toutes les séquences de basket. Le style graphique particulier demande un temps d’adaptation mais parvient à retranscrire le chara design d’Inoue, avec des proportions réalistes tout en apportant une singularité dans les expressions et le caractère des personnages. Mais la 3D apporte surtout une véritable liberté dans la mise en scène du match. Rarement on aura vu une rencontre de basket aussi prenante, aussi tendue, par sa façon de rythmer les échanges et d’étirer le temps lors des actions spectaculaires, tout en créant du dynamisme par le montage et la bande-son. Le rebond des balles, les huées des spectateurs, la respiration des joueurs, la pression est palpable et chaque joueur donne tout afin de prouver qu’il est le meilleur dans son domaine.
Mais l’autre facette du film inattendue, c’est l’aspect émotionnel de l’histoire. Takehiko Inoue ne souhaitant pas transposer simplement son manga, il prend le risque de s’attarder sur un des personnages de l’équipe, probablement celui qui avait le moins d’espace dans l’histoire originale. En racontant l’origine de son caractère et de la raison qui l’a poussé à intégrer l’équipe, l’auteur lui donne une véritable épaisseur tout en le plaçant au centre l’histoire pour donner une force commune qui galvanise les personnages. Chacun possède sa propre motivation qu’il préfère garder pour lui, capable d’être un moteur pour se dépasser et peut-être réussir l’impensable. C’est tout le propre du manga de sport: comment chaque individu prend conscience de ses forces et faiblesses et des raisons qui le poussent à suivre cette voie. Et c’est souvent en évoluant au sein d’une équipe, en privilégiant le communautarisme plutôt que l’individualisme, qu’il trouvera ses réponses et deviendra plus fort.
Avec The First Slam Dunk, Inoue a pris plusieurs années pour comprendre comment ajuster sa manière de raconter des histoires sur un autre média. Vu le résultat, il est évident qu’il a parfaitement compris les codes du film d’animation pour y apporter tout son talent, tout en injectant une vraie sensibilité qu’il a acquise depuis la fin de son manga. Alors oui, la 3D pourra sembler parfois rigide à l’occasion de plans en motion capture, et certains arrière-plans semblent figés ou moins travaillés que les cadors du genre. Mais lorsque les personnages s’expriment à travers leurs blessures ou montrent leur talent dans un match effréné jusqu’à un climax dantesque, on oublie la technique et on plonge dans ce match dantesque immergé comme jamais. Un vrai bonheur.
The First Slam Dunk / Réalisé par Takehiko Inoue / Avec SShugo Nakamura, Jun Kasama, Shin’ichiro Kamio, Subaru Kimura / Sortie le 26 juille 2023 au cinéma
Les films gratos du mois
Ce mois-ci: de l’hommage pour Jane Birkin avec le documentaire d’Agnès Varda, du blockbuster nineties avec Godzilla, du social dans un hôpital avec Hippocrate et même de la comédie française avec Jacky au royaume des filles.
Jane B. par Agnès V. (Agnès Varda - 1988)
Jacky au royaume des filles (Riad Sattouf - 2014)
Le fan (Tony Scott - 1997)
Godzilla (Roland Emmerich - 1998)
Hippocrate (Thomas Lilti - 2014)
Playlist du mois
Ce mois-ci, le cinéma régale avec des gros noms à l’affiche, comme le retour de John Williams sur Indiana Jones 5, Ludwig Goransson sur Oppenheimer et même la chanson I’m Just Ken chantée par Ryan Gosling lui-même. Côté jeux vidéos, peu de grosses sorties et surtout de l’indépendant comme Oxenfree 2, Gravity Circuit ou The Banished Vault. Mais la plus grande surprise réside dans la BO de Jagged Alliance 3, jeu de stratégie militaire se déroulant en Afrique, mais dont la musique est blindée de beaux morceaux symphoniques et de chants zoulous somptueux, une vraie petite pépite de soundtrack à écouter d’urgence.
Playlist accessible en cliquant sur l’image
Misc
Arte nous régale comme souvent avec ce documentaire abordant la conquête de l’espace moderne et comment ce sont les milliardaires qui s’accaparent les ressources spatiales.
C’est durant le mois d’août que débute la nouvelle série Star Wars, Ahsoka. Pourquoi celle-ci se démarque-t-elle ? C’est peut-être la première série dont le fil narratif ou les personnages s’éloignent le plus des trois trilogies (pas complètement, faut pas déconner) en faisant directement suite aux récentes séries animées.
Nouvelle petite immersion dans le cinéma d’un réalisateur, avec cette fois-ci Sam Mendes. American Beauty, Jarhead ou encore Skyfall, un réalisateur qui a su mettre en boîte des images superbes, grâce à son directeur de la photo Roger Deakins.
Un des meilleurs jeux de l’année dernière, Immortality, s’offre un making-of chez NoClip. Pour rappel, le jeu a pour particularité de s’articuler autour de trois faux films, tous tournés en live.